Interdiction d’entrée faite aux Algériens : aucun démenti officiel des Emirats
Par Mohamed K. – Les Emirats arabes unis n’ont publié aucun démenti officiel à l’information rapportée par Reuters, entre autres, au sujet de la liste des pays dont les ressortissants sont interdits d’entrée sur le territoire émirati. Non seulement l’agence britannique a rendu publique une circulaire émanant d’une institution officielle émiratie, mais elle a fait parler une source gouvernementale qui a expliqué la raison de l’interdiction faite aux Algériens et aux citoyens de douze autres pays de se rendre aux Emirats, en évoquant une question de «sécurité nationale».
L’Algérie a infirmé cette révélation faite par de nombreux médias, dont Algeriepatriotique qui a basé son article sur la directive en question adressée au service de l’immigration, en soulignant que les autorités émiraties ont précisé que ledit document était un faux. Ce qui, normalement, aurait dû pousser Abu Dhabi à dénoncer cette «manipulation» avec vigueur vu qu’elle porte atteinte à ses relations avec les treize Etats dont le nom apparaît dans la circulaire. Pourtant, il n’en est rien.
En Algérie, en tout cas, l’ambassade des Emirats arabes unis se mure dans un silence de cathédrale, preuve que l’information relayée par des médias internationaux aussi sérieux que les agences britannique Reuters et russe Sputnik est vraie. Des observateurs avisés se sont demandé pourquoi le ministère algérien des Affaires étrangères s’est fait le porte-parole du régime émirati en rendant public un démenti en lieu et place du pays concerné, et se sont interrogés sur cette «entorse» aux mœurs diplomatiques qui a fait que le ministère n’a pas convoqué l’ambassadeur des Emirats à Alger pour lui demander des explications, comme il l’a fait à plusieurs reprises avec les représentants diplomatiques d’autres pays, notamment le Maroc et la France.
Les relations entre l’Algérie et les Emirats se sont détériorées depuis la décision d’Abu Dhabi de normaliser avec l’entité sioniste et d’ouvrir une représentation consulaire dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune. Le feu couve, quand bien même les deux parties tentent de camoufler la fumée qui se dégage du désaccord sur tous les dossiers internationaux, de la cause palestinienne à la question sahraouie, en passant par le conflit libyen.
La reconfiguration de la région du Maghreb et du Moyen-Orient et les chambardements géopolitiques en cours finiront par révéler le fossé qui sépare l’Algérie et l’ensemble des pays de la Ligue arabe, une coquille vide que notre pays devra quitter, selon de nombreux analystes qui prônent un rapprochement plus serré avec ses alliés traditionnels que sont la Russie et la Chine.
L’Algérie a tout intérêt à s’inscrire dans un nouvel espace régional qui la protégera des velléités expansionnistes de puissances étrangères confédérées qu’elle ne pourra pas affronter seule. Elle est déjà encerclée, notent-ils.
M. K.
Comment (36)