Situation explosive
Par Mrizek Sahraoui – Ce mandat traîne une malédiction que Macron peine à conjurer. Dès qu’il réussit à se sortir d’une situation difficile succède une autre plus embarrassante encore. Son intervention télévisée de mardi dernier était censée apporter de l’apaisement après un reconfinement qui a mis le moral des Français en berne. Ces derniers se disent, en effet, majoritairement très affectés par cette nouvelle vague de la pandémie et les restrictions décidées le 29 octobre dernier pour endiguer l’évolution fulgurante du nombre de contaminations.
Si l’on suit la logique, les annonces présidentielles sur les allègements du confinement devaient nourrir l’espoir d’un retour à une vie à peu près normale. Il n’en est rien : c’est la pagaille générale sur fond de menace terroriste maximale. Finalement, au lieu que ces assouplissements permettent aux Français d’aborder la préparation des fêtes de fin d’année avec l’enthousiasme qui accompagne d’ordinaire ces moments festifs, de joie et de retrouvailles familiales, ce sont les débats interminables sur les violences policières et sur l’article 24 de la loi «Sécurité globale», une loi jugée liberticide, rejetée même par la défenseure des droits, qui occupent l’opinion publique. Des débats de plus en plus tendus à tel point que la crainte que la situation dégénère et devienne incontrôlable est réelle, palpable, partagée par un grand nombre de citoyens.
Interdite par la Préfecture de police qui a préconisé un rassemblement avant d’être autorisée à la suite d’une décision en référé du tribunal administratif, la nouvelle journée de mobilisation, prévue ce samedi 28 novembre, à l’appel de la Coordination Stop loi Sécurité globale, composée de syndicats de journalistes, d’ONG de défense des droits de l’Homme et diverses associations, intervient dans un contexte que tous les observateurs lucides savent inflammable. Rendu encore plus brûlant notamment après que des policiers sont pris, ces derniers jours, en flagrant délit d’actes de violences inouïs, commis sur des migrants et des citoyens inoffensifs, dont les images ont fait le tour du monde et suscité l’indignation générale.
Les commerçants parisiens, qui reprennent leurs activités ce samedi après de longues semaines de fermeture, se mettent martel en tête à l’égard de cette situation jugée explosive. D’un avis unanime, le risque de voir Paris, la capitale française, s’embraser derechef, comme ce fut le cas lorsque le mouvement des Gilets jaunes était à son apogée, est patent. Le responsable porte un nom : Emmanuel Macron qui, par sa doctrine de maintien de l’ordre, est à l’origine de la désaffection du public pour les forces de police, selon de nombreux élus d’opposition, qui rappellent le souvenir de ce moment marquant où les citoyens applaudissaient les policiers sur leur passage.
C’était en 2015, au lendemain des attentats meurtriers qui endeuillèrent la France, avant que Macron devînt président de la République.
M. S.
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