Suspension des visas : les Emirats se font sonner les cloches par les Irakiens
Par Nabil D. – Le feuilleton de la suspension des visas aux ressortissants de treize pays par les Emirats arabes unis se poursuit. Après le Pakistan qui a exhorté cette pétromonarchie à lever cette décision dans les plus brefs délais, c’est au tour du Parlement irakien de monter au créneau pour exiger du gouvernement qu’il applique la règle de réciprocité et interdise aux Emiratis d’entrer sur le territoire irakien, voire rompe carrément les relations avec Abu Dhabi.
La réaction ferme du Parlement irakien confirme à nouveau l’authenticité de la circulaire rendue publique par de nombreux médias, dont Algeriepatriotique, et contredit à nouveau le démenti du ministère algérien des Affaires étrangères. Le Parlement irakien a demandé au gouvernement de convoquer l’ambassadeur des Emirats à Bagdad. Le ministère irakien des Affaires étrangères avait réagi à la décision en affirmant qu’il suivait l’affaire «à travers les canaux diplomatiques car Abu Dhabi ne l’en a pas informé officiellement».
Les Irakiens sont convaincus que l’argument avancé par les autorités émiraties pour justifier la suspension des visas aux treize pays inclus dans sa liste était «fallacieux». Selon un député irakien, dont les propos ont été repris par des médias arabes, ladite liste «comprend la majorité des pays qui rejettent la normalisation avec l’entité sioniste et croient en la cause palestinienne». Pour les Irakiens, il n’y a pas de doute. La décision du régime d’Abu Dhabi est directement liée à la normalisation et cela exige, estime-t-on, une «réponse officielle ferme» car la décision émiratie «attente à l’honneur de l’Irak et des Irakiens» et «vise la souveraineté de l’Irak». D’autres voix demandent le rappel de l’ambassadeur d’Irak aux Emirats et le renvoi de l’ambassadeur émirati à Bagdad.
En Algérie, aucun parti ni aucune personnalité n’ont dénoncé cette mesure qui concerne les citoyens algériens. Le démenti ambigu du ministère des Affaires étrangères contredit, par ailleurs, les réactions pakistanaise et irakienne.
Pour rappel, les Emirats arabes unis ont suspendu la délivrance des visas aux Algériens, leur interdisant ainsi l’accès à ce pays sine die. Une décision officielle a été prise dans ce sens par les autorités émiraties qui, dans une circulaire adressée au service de l’immigration, stipule : «Conformément à la dernière circulaire publiée par le service de l’immigration, les demandes de visa d’entrée au pays, y compris les visas de travail, sont suspendues jusqu’à nouvel ordre pour les nationalités des pays suivants : Yémen, Syrie, Irak, Libye, Afghanistan, Pakistan, Somalie, Liban, Kenya, Tunisie, Algérie, Turquie et Iran.»
N. D.
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