Lakhdar Brahimi : «J’ai hâte que notre armée participe aux missions de paix !»
Par Houari A. – L’ancien ministre des Affaires étrangères Lakhdar Brahimi a affirmé que l’Algérie aurait dû participer aux missions de maintien de la paix hors des frontières. «Depuis que j’ai commencé à m’impliquer dans les Nations unies, ce que je pensais – ce qui est peut-être pas tout à fait juste – était le refus de participer au maintien de la paix. Je pense que c’était – je peux comprendre pourquoi – mais je ne pense pas que c’était juste, je pense qu’il aurait été très bien pour l’armée et la police algériennes de participer à des opérations de maintien de la paix partout, notamment en Afrique, mais pas seulement en Afrique», a déclaré l’ex-diplomate.
«Je pense que cela a changé maintenant avec la nouvelle Constitution qui a supprimé le fait que l’armée algérienne ne sortira pas de ses frontières», a-t-il ajouté, en estimant que toute armée «est parfois obligée de sortir des frontières et, en tout cas, le faire par choix pour le maintien de la paix». «Il y a beaucoup de pays voisins en difficulté, le Mali, la Libye mais d’autres pays d’Afrique», a précisé Lakhdar Brahimi dans un entretien au Centre algérien de diplomatie économique.
«Je ne vois pas pourquoi l’Algérie se priverait de la possibilité d’aider, de participer avec d’autres à essayer de restaurer et de maintenir la paix chez des voisins amis, voire plus loin», a souligné l’architecte de l’accord de paix inter-libanais de Taëf, le 22 octobre 1989, qui mettait fin à la guerre civile libanaise qui durait depuis 1975. «J’ai hâte maintenant de voir les troupes et la police algériennes participer aux opérations de maintien de la paix», a-t-il confié.
«J’ai eu le privilège et l’honneur de m’impliquer dans la diplomatie algérienne dès le premier jour, en 1962, lorsque nous sommes devenus indépendants. Ces principes sont très solides, il est extrêmement judicieux de penser que vous respectez le principe selon lequel vous n’interférez pas dans les affaires d’autrui et que vous ne voulez pas que quiconque s’immisce dans vos propres affaires», a encore dit l’ancien envoyé spécial chargé de plusieurs dossiers internationaux pour le compte des Nations unies et de la Ligue arabe.
Le 12 mars 2019, Lakhdar Brahimi était pressenti pour animer la conférence nationale qui devait proposer une nouvelle Constitution et fixer la date de l’élection présidentielle, reportée suite au mouvement de contestation populaire. Annoncé comme devant présider ladite conférence, il avait démenti avoir été mandaté pour jouer un rôle quelconque dans la résolution de la crise politique induite par le projet de cinquième mandat de Bouteflika.
H. A.
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