Ce que le ministre Luigi Di Maio va discuter avec ses interlocuteurs à Alger
De Rome, Mourad Rouighi – Donnant suite et couronnement aux nombreux rendez-vous cette année entre les deux gouvernements et ce, malgré les restrictions de la pandémie en cours, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, effectue une visite de travail à Alger, ce samedi, qui constituera une étape qualitative nouvelle dans les relations entre les deux pays et durant laquelle il aura des entretiens avec son homologue, Sabri Boukadoum, et, apprend-on de sources informées, avec de hautes personnages de l’Etat, probablement le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.
Ce bref séjour algérois, qui sera centré sur une évaluation commune avec la partie algérienne des objectifs jusqu’ici atteints par le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération paraphé en 2003, permettra aux deux délégations d’aborder des thèmes ayant trait aux volets politique et sécuritaire mais également les chapitres économique et de relance du programme de ce partenariat stratégique, sans oublier le contexte sans précédent que nous vivons, le Covid 19, les restrictions imposées par effet de la pandémie, la récente agression marocaine au Sahara Occidental, la situation sécuritaire en Libye et la nécessité de lutter contre le crime organisé, qui gère désormais une partie de la drogue produite au Maghreb et ailleurs et qui est destinée à l’Europe du Sud.
Luigi Di Maio, qui nous avait indiqué au mois de septembre dernier que tous les voyants étaient au vert avec l’Algérie, y compris dans le domaine de sa compétence, avait tenu à préciser qu’avec notre pays point de sujets tabou, toutes les questions sont et seront discutées avec un esprit franc et constructif.
Lui qui connaît désormais très bien notre pays et pour lequel il ressent beaucoup de sympathie et qui vient de nommer un de ses plus proches collaborateurs, Giovanni Pugliese, au poste d’ambassadeur d’Italie à Alger, preuve que cette relation a acquis un caractère nouveau, orienté vers davantage d’intégration et de complémentarité entre les deux rives de la Méditerranée.
L’Algérie, pour sa part, considère l’Italie comme un partenaire solide et fiable, qui a été de tout temps à ses côtés, sur lequel elle sait pouvoir compter et avec qui elle partage un long vécu commun.
Cela dit, les deux délégations auront à cœur de préciser que les rapports traditionnels et excellents dans le domaine énergétique ne devront plus faire passer en second plan les autres volets de la coopération bilatérale, qui devront connaître une croissance constante et enregistrer des résultats probants.
Les récentes visites des principaux dirigeants italiens à Alger et celles de nos ministres à Rome, ajoutées à l’important travail d’approche entamé par Ahmed Boutache, l’ambassadeur d’Algérie à Rome, sont là pour attester de l’excellence de ces relations sur tous les plans et à tous les niveaux.
De fait, l’Italie représente pour notre pays, un partenaire privilégié en raison de sa proximité géographique, de son statut international, de la force de son économie et du dynamisme de ses entreprises ; c’est, nous dit un diplomate italien, notre meilleur atout pour réussir une complémentarité entre nos économies et la base d’une collaboration fructueuse entre les secteurs productifs des deux pays.
Et c’est fort de ce constat, qui est devenu au fil des ans un fait acquis, que la partie algérienne saisira l’occasion de la visite de Luigi Di Maio pour lui soumettre des idées à même de fournir un cadre concret, susceptible d’agir en canalisateur d’énergies des jeunes des deux pays, favorisant un développement créateur d’emplois, qui puisse impliquer d’autres secteurs et notre pays prévoit, pour ce faire, la facilitation des investissements des PME/PMI italiennes en Algérie.
Il y a, en outre, des volets qui seront également inscrits au menu de cette visite, notamment la contribution italienne à l’effort entrepris par l’Algérie dans la récupération de son patrimoine archéologique et culturel et la création des bases d’un développement économique et industriel du secteur touristique en Algérie.
Enfin, notre chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum, en recevant son «ami Luigi», qui, en bon napolitain, avait lors de sa dernière visite admiré la baie d’Alger, la comparant à celle de sa ville natale donnant sur le Vésuve, lui dira que l’avenir de ces relations est assuré puisqu’il puise sa force dans notre passé commun et que notre apport saura être maximal et mis au service de la croissance sociale de nos deux peuples et la stabilité de cette région.
M. R.
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