Dossier sahraoui : la Conférence interparlementaire européenne dénonce l’ONU et l’UE
La Conférence interparlementaire européenne de solidarité avec le peuple sahraoui a condamné «avec véhémence» la violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991 par le Maroc commise à travers son intervention militaire contre les civils sahraouis dans la zone-tampon de Guergarate, à la frontière sud internationale du Sahara Occidental, le 13 novembre 2020, et la campagne répressive lancée, par la suite, contre la population sahraouie dans les territoires occupés.
La Conférence a également condamné la déclaration «unilatérale» de Donald Trump, ce 10 décembre, qui constitue une «violation grave» de la Charte des Nations unies et de l’ensemble des résolutions internationales tant de l’ONU que de l’Union africaine. «Le Sahara Occidental n’est pas à vendre et ne peut être l’objet d’un quelconque marchandage. Il s’agit là d’une grave trahison à l’encontre du peuple sahraoui tout comme du peuple palestinien», dénoncent les participants, tout en considérant que le conflit du Sahara Occidental, qui dure depuis des décennies, et l’incapacité des Nations unies à faire respecter les droits du peuple sahraoui, à commencer par son droit à l’autodétermination, «ont conduit à un statu quo prolongé qui a nettement favorisé l’occupant illégal, le Maroc».
La Conférence appelle le secrétaire général de l’ONU à «sortir de l’immobilisme» et à «agir d’urgence» pour le respect des droits inaliénables du peuple sahraoui, et dénonce la «responsabilité particulière» de l’Union européenne qui, «par des accords commerciaux et de pêche illégaux et par un mépris total des décisions de la Cour de justice de l’UE, a renforcé l’occupation et sapé les efforts de paix de l’ONU». Aussi, demande est faite à l’UE, aux Etats membres et à la communauté internationale d’«agir enfin dans la légalité et de mobiliser sa force collective en faveur du règlement du conflit par la réalisation du référendum d’autodétermination promis au peuple sahraoui».
La Conférence interparlementaire européenne exhorte également les Etats européens à «agir en urgence pour la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique qui siège déjà au sein de l’Union africaine» et demande au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies et au CICR d’«agir en urgence pour la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis».
Enfin, la Conférence exprime sa «pleine solidarité» avec le peuple sahraoui «en cette période particulièrement éprouvante» et «réaffirme sa détermination absolue à agir en faveur de sa liberté».
R. I.
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