Tebboune corrige la faute de Bouteflika et s’exprime à partir de notre ambassade
Par Kamel M. – Contrairement à Abdelaziz Bouteflika qui recevait de hauts responsables civils et militaires à l’hôpital militaire français du Val-de-Grâce où il était hospitalisé, son successeur a attendu de pouvoir se rendre à la résidence de l’ambassade d’Algérie à Berlin pour s’adresser aux Algériens dans un discours, certes, court mais qui est lourd de sens.
Abdelaziz Bouteflika avait commis la grave erreur de faire de sa chambre d’hôpital une annexe de son bureau, malgré tous les risques que cela faisait peser sur la sécurité nationale. Une situation aberrante que l’ancien patron des services secrets, le général Toufik, n’avait pas manqué de lui signaler, mais l’ancien Président ne l’avait pas écouté, préférant se fier à son vice-ministre de la Défense qui lui avait chuchoté à l’oreille que le chef du DRS manigançait pour l’éjecter du pouvoir.
La résidence de l’ambassade d’Algérie jouit du statut de l’extraterritorialité qui fait que le président Tebboune, en s’y trouvant, est dans un lieu qui relève de la souveraineté algérienne, même s’il se trouve à l’étranger. Ce choix judicieux corrige les graves manquements de Bouteflika et Gaïd-Salah en 2005 et en 2013, d’autant que le choix de l’Allemagne était motivé par la volonté des nouvelles autorités du pays de ne pas rééditer les transgressions commises par un chef de l’Etat censé être conscient de la menace que son comportement faisait peser sur le pays et d’un chef d’état-major auquel la rigueur militaire aurait dû dicter de s’interdire toute discussion sur les questions qui engagent la sécurité nationale en dehors des circuits garantissant la confidentialité totale et le secret absolu.
Par ailleurs, Algeriepatriotique avait appris, il y a quelques jours, qu’une équipe de la télévision nationale s’était déplacée en Allemagne. Les sources qui avaient révélé cette information à notre site croyaient, au départ, que cela préludait le retour imminent du président Tebboune au pays, mais il s’est avéré qu’il s’agissait de l’enregistrement du discours laconique mais fort important du chef de l’Etat, lequel n’a été diffusé que ce dimanche pour des raisons qu’on ignore. Si Tebboune a paru quelque peu amaigri et ayant du mal à articuler, des sources informées indiquent néanmoins que son état s’est nettement amélioré par rapport aux jours précédents et que son débit discursif, quelque peu lent, est dû aux effets normaux de sa maladie en cours de guérison, assure-t-on.
Le discours de Tebboune appuie une de ses dernières sorties qui avaient suivi l’annonce de la normalisation des relations entre certains pays arabes et Israël, qualifiant cela d’«emballement» auquel l’Algérie n’adhérera pas. Dans ce message d’aujourd’hui, il a de nouveau lancé une pique au même axe dirigé par les Etats-Unis, en lui faisant savoir clairement que les plans ourdis dans la région n’impressionnent pas le moins du monde l’Algérie, d’autant qu’ils étaient «prévisibles».
K. M.
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