Noam Chomsky : «Trump a une fois de plus révélé son mépris du droit international»
Le linguiste et analyste politique américain Noam Chomsky a estimé, mardi, que le président sortant des Etats-Unis, Donald Trump, «a une fois de plus révélé son mépris du droit international et des droits humains fondamentaux», à travers sa décision de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, un territoire qu’il occupe militairement depuis 45 ans.
Le président Trump «a une fois de plus révélé son mépris du droit international et des droits humains fondamentaux en reconnaissant officiellement l’occupation criminelle et brutale du Sahara Occidental pour le Maroc», a déclaré le philosophe américain à l’occasion d’ARTifariti 2020, les XIVe Rencontres art et droits de l’Homme du Sahara Occidental, organisées en-ligne depuis Séville, Alger, Mexico, Maputo et les camps de réfugiés sahraouis.
«Trump officialise l’occupation criminelle du Sahara Occidental par le Maroc», a encore dit Chomsky, considéré comme le plus important des penseurs contemporains, selon le New York Times, appelant la communauté internationale à s’«unir pour apporter un soutien vigoureux aux victimes de ces politiques cruelles, qui ravivent des pratiques honteuses qui ont déshonoré l’histoire occidentale».
Pour Chmosky, qui a eu un entretien téléphonique depuis son domicile de l’Arizona (Etats-Unis) avec l’artiste et professeur d’université Isidro Lopez-Aparicio, membre de l’Institut de recherche de La Paz de l’Université de Grenade, en soutien au Sahara Occidental et à la Palestine, ce qui s’est passé avec le Sahara Occidental «a clairement été un cadeau au Maroc en échange de son acceptation de la demande de Trump de reconnaître l’occupation criminelle et brutale par Israël de la Cisjordanie palestinienne». Il ajoute : «L’effroyable symétrie révèle avec une grande clarté la malveillance de son administration.»
La déclaration de Noam Chomsky n’est pas la première qu’il fait sur le conflit du Sahara Occidental. Il avait défendu le camp pacifique de Gdeim Izik que les Sahraouis avaient installé en octobre 2010 près d’El-Aayoune occupée, capitale du Sahara Occidental. En novembre 2014, Chomsky était aussi intervenu à la 39e Conférence internationale de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), qui s’est tenue à Madrid, où il avait exprimé dans une vidéo son engagement envers le peuple sahraoui qui «lutte vaillamment pour sa libération depuis quarante ans», et dénoncé que le Maroc a continué dans sa politique d’occupation et de répression «sans répondre de ses crimes». «Pendant ce temps», avait-il déploré «l’agression du Maroc et les violations les plus fondamentales des droits de l’Homme par les forces d’occupation se poursuivent et l’occupant continue de recevoir le soutien direct des puissances occidentales, principalement de la France».
«La dernière colonie en Afrique attend toujours sa liberté et la tenue d’un référendum sous les auspices des Nations unies, qui a la responsabilité de mettre fin à cette horrible époque coloniale. J’espère et je suis convaincu que cette conférence constituera un nouveau pas en avant dans la lutte des Sahraouis et qu’ils bénéficieront bientôt des droits fondamentaux et de la liberté qu’ils méritent», avait-il précisé également dans la capitale espagnole.
R. I.
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