Bien commun

G20 pandémie
Lors de la réunion du G20 en 2019. D. R.

Par Mrizek Sahraoui – En juin dernier, alors que la pandémie du coronavirus faisait régner la terreur un peu partout dans le monde, c’est toujours le cas, se traduisant par des bilans journaliers macabres, 154 leaders mondiaux, parmi eux des lauréats du prix Nobel et des célébrités venues de tous les horizons, avaient signé une lettre adjurant instamment les organisations internationales, OMS en tête, et les gouvernements, notamment et surtout ceux des pays riches, à déclarer sans délai le «vaccin anti-Covid bien commun de l’humanité» dont devraient bénéficier les pays vulnérables et à bas revenus, plus touchés par les difficultés d’approvisionnement, de financement des doses et de la logistique.

Dans ladite déclaration, les signataires exhortaient les «décideurs», comprendre sinon le G20, au moins le G7, à prendre des mesures permettant l’accessibilité au vaccin aux pays les plus défavorisés. «En fin de compte, la seule façon d’éradiquer définitivement la pandémie est de disposer d’un vaccin qui puisse être administré à tous les habitants de la planète, urbains ou ruraux, hommes ou femmes, vivant dans des pays riches ou pauvres», avait alors pris fait et cause l’appel, hélas, resté sans réponse à ce jour.

L’appel visait, selon ce panel altruiste, à faire valoir l’idée d’un monde plus juste. Même Emmanuel Macron a demandé, mi-novembre, à ses homologues du G20 à se montrer «solidaires des pays pauvres dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, en particulier s’agissant du partage des futurs vaccins». Là encore, il faut y voir une promesse sans lendemain. En pleine première vague, le Président français avait émis le souhait d’effacer les dettes de certains pays vulnérables, avant de se raviser quelques jours plus tard.

On s’est bien vite aperçu qu’il s’agissait ni plus ni moins que des sempiternels et récurrents lantiponnages destinés à la consommation médiatique. C’est faire preuve de naïveté déconcertante que de croire que le vaccin anti-Covid, privilège des pays riches, dont les dirigeants sont passés maîtres dans l’art du storytelling, puisse devenir un bien public accessible à tous dans les mêmes conditions pour tous, sans distinction d’aucune sorte et indépendamment de l’échelle de chacun dans la hiérarchie mondiale.

C’est l’habituelle rengaine, il y a loin de la coupe aux lèvres. Honnêtement, qui songe à la brousse africaine, ou qui s’en soucie à l’heure qu’il est ?

A vrai dire, personne, même pas Emmanuel Macron, le félibre des paroles aux quatre vents.

M. S.

Comment (9)

    Anonyme
    7 janvier 2021 - 9 h 51 min

    Vous avez raison mais pourquoi spécialement Macron alors que tous ces leaders pensent la même chose?

    Anonyme
    6 janvier 2021 - 21 h 20 min

    Bien Commun? Comment ça ? Je comprends pas tout. Les autres investissent des sommes colossales pour faire des recherches et les autres dépensent l’argent du peuple a tort et travers puis on vient demander la gratuité du vaccin.
    La grande mosquée de Bouteflika aurait pu être une grande université formant l’élite de notre pays. Il n’y a pas que l’Algérie dans ce cas, Afrique en général est dans le même pétrin.

    Hmed hamou
    6 janvier 2021 - 19 h 44 min

    « Bien commun » ?
    Leur bien commun; pour notre bien commun. En voilà une idée !
    Pendant qu’eux investissent et s’investissent dans leurs systèmes éducatifs respectifs pour former des cadres et des chercheurs performants pour alimenter leurs laboratoires de recherches sophistiquées. Pour chercher, surtout trouver, innover des technologies, des médicaments et des vaccins que nous souhaitons gratuits pour en faire notre « bien commun » pour notre bien commun; d’autres, les plus malins, se font concurrence à qui construira la mosquée la plus haute, la plus grande, la plus vaste, la plus richement décorée,… pour leur bien privées, pour espérer aller au paradis seuls, et, en attendant d’y aller , invoquer que la puissance devine s’abatte sur les kouffars; les mêmes qu’on traite de tous les noms d’oiseaux, dont espère la destruction proche, c’est de ceux-là même dont on espére qu’ils nous trouvent des remèdes et des vaccins gratuits, surtout des vaccins pas trop compliqués à mettre en œuvre, qui se conservent à température ambiante et l’idéal à prendre en suppositoire pour économiser sur le personnel et les seringues ..

    Ah si seulement l’humanité pouvait s’inspirer de notre humanisme
    pour le « bien commun ».

      Abou Stroff
      8 janvier 2021 - 7 h 59 min

      Mister H. H., je vous salue!
      je vous rejoins sur le sujet.
      en effet, il faut avoir un wadjh maqezder (« un visage galvanisé ») pour avoir l’outrecuidance de demander à ceux qui investissent dans la recherche scientifique et qui triment, du matin au soir, de partager, avec les bras cassés que nous sommes, les fruits, de leur labeur.
      d’ailleurs, les arabo-muslims que nous sommes, ne nous considérons nous pas comme les « favoris » du Bon Dieu et en tant que tels, ne sommes nous pas immunisés contre tous les « wabas » (pandémies)?
      après tout, ne suffit il pas d’envisager un équivalent de ‘salat el-istisqa » pour terrasser ce maudit virus?
      moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part le fait indéniable que nous nous complaisons dans notre médiocrité et qu’il semble bien que nous nous y plaisons.

    Elephant Man
    6 janvier 2021 - 13 h 56 min

    Encore une fois chacun prêche pour sa paroisse…..le nationalisme vaccinal.
    Il suffit de voir les bénef engendrés par la BMGF (fondation Gates) censée oeuvrer pour le bien de l’humanité alors que les conditions médicales des populations asiatiques africaines se sont dégradées après son passage.
    Le spoutnik V sera également produit localement dans de nombreux pays et la Chine a financé largement le COVAX pour l’accès à la vaccination des pays dits pauvres.

    Anonyme
    6 janvier 2021 - 11 h 30 min

    C’est une chimère cette histoire d’un monde égalitaire et plus juste. C’est chacun pour soi ipicitou.
    le vaccin va générer des milliards de dollars aux labos qui ont du granit à la place du cœur.

    Anonyme
    6 janvier 2021 - 11 h 15 min

    Les pays africains seront dans l’incapacité de respecter le protocole du vaccin de Pfizer ou même de Moderna. -80° ou -20° ce n’est pas une mince affaire. L’aide internationale est impérative si on veut que le vaccin n’ira pas à la poubelle.

    Anonyme
    6 janvier 2021 - 11 h 03 min

    Si on devait compter sur les promesses de Macron le monde serait sorti de la misère, de la faim et du racisme. Lui,c’est toujours paroles et paroles et paroles,mais jamais les actes suivent derrière. Même chez lui il est devenu le symbole de la parole non tenue.
    Il faut aussi poser la question du vaccin lui-même. Est il fiable au pourcentage annoncé d’autant que le virus vient de muter dangereusement. Au Royaume uni c’est le désastre apparemment.

    Anonyme
    6 janvier 2021 - 10 h 58 min

    En plus de la faiblesse des revenus des pays pauvres,il faut tenir des difficultés de logistique par rapport à ce vaccin. Les moyens de stockage sont inexistants.on arrive même pas à bien stocker du yaourt comment réussir la gageure d’une température à -80°. C’est de l’impossible ajouté aux températures qui vont monter au printemps et en été,particulièrement en Afrique.

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