Ce que le Makhzen et Israël prédisent à l’indocile Algérie dans un proche avenir
Par Kamel M. – Les services marocains font circuler une liste de mesures qui découleraient de l’accord tripartie de normalisation entre le Maroc et Israël sur ordre de Donald Trump et sur instigation de son gendre Jared Kushner. Selon les «prédictions» diffusées sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, l’administration américaine s’apprêterait à classer le Front Polisario comme «groupe terroriste» et, forcément, l’Algérie comme «pays soutenant le terrorisme».
Les Marocains annoncent également des «sanctions économiques» contre l’Algérie qui prendront la forme d’un «embargo sur le gaz et le pétrole algériens», ce qui «conduira à une détérioration du niveau de vie des Algériens et accentuera l’isolement de l’Algérie sur le plan international». L’Algérie deviendrait donc, selon les prévisions marocaines, «un pays infréquentable». Allant plus loin dans leurs conjectures, les Marocains présagent une «scission interne et un conflit armé». Une situation délicate qui pousserait l’Algérie – toujours selon les présages des services secrets marocains – à «liquider le Front Polisario» et à «démanteler les camps de Tindouf».
Poursuivant dans le même délire, le Makhzen prévoit une «rébellion sahraouie contre l’Algérie», dont elle «combattra cette décision par les armes». Dans le même temps, augure encore le Makhzen, «des factions armées se formeront qui seront financées de l’étranger dans le but de diviser l’Algérie, à l’instar de la Libye et du Soudan». «La plupart de ces factions activeront à partir des frontières malienne et libyenne», insiste le «rapport prospectif» marocain qui annonce une «intervention directe» de la communauté internationale et, plus particulièrement, de l’Union européenne «sous le prétexte du rétablissement de la paix et de la crainte que la guerre parvienne jusqu’en Europe» ou, à tout le moins, «aux frontières de l’allié stratégique de l’Union européenne», c’est-à-dire – on l’aura compris – le Maroc.
Une telle situation donnera lieu à une «tutelle internationale» qui «fera perdre à l’Algérie sa souveraineté et son pouvoir décisionnel». Ceci sera suivi par «l’envoi d’un envoyé spécial des Nations unies qui aura pour mission de servir d’intermédiaire entre les belligérants qui seront obligés de s’asseoir à la table des négociations sous les auspices de l’ONU», fantasment les services de Yassine Mansouri selon lesquels les «efforts onusiens se révéleront improductifs», pendant que dans le Sud algérien, «les populations demanderont leur autodétermination et leur indépendance du pouvoir central du nord». Les devins marocains voient l’établissement d’un «Etat azawad sous une couverture internationale qui s’étendra du nord du Mali et du Niger jusqu’aux parties ouest de la Libye et sud de l’Algérie». Et de préciser : «A l’exception de Tindouf et Béchar.»
Le Makhzen prend-il ses illusions pour des réalités ou annonce-t-il un plan en cours de mise en œuvre ? La prophétie marocaine augure, en tout cas, une normalisation «forcée» d’une Algérie «à genou» avec l’Etat hébreu contre son «retrait de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme». «Alors, le régime algérien comprendra que son animosité excessive à l’égard de ses voisins et son immixtion dans ce qui ne le concerne pas lui auront coûté cher, et que ceci sera la conséquence de son entêtement», concluent les géomanciens marocains.
K. M.
Comment (60)