Les nations face aux oligarques
Contribution de Saadeddine Kouidri – Donald Trump, le président des Etats-Unis, a été censuré par Jack Dorsay de Twitter. Ce dernier se substitue donc à la plus haute instance du pays, le plus puissant du monde, qu’est la Cour suprême que le premier pousse à se murer. L’oligarchie des Gafam supplante la justice des Etats-Unis. Mark Zuckerberg siffle la fin de partie aux trumpistes à partir de la City de Londres. Une telle force en mouvement, alliée à une mauvaise gestion de la pandémie, met le complotisme dans le vent actuel, enterre la lutte de classes pour favoriser l’attentisme, l’effondrisme et autres callapsologismes. Elle tente d’effacer toutes les luttes et les victoires des peuples contre le racisme, le colonialisme, le fascisme, l’apartheid, le sionisme, l’islamisme, l’antidémocratie.
Ces enfants terribles du capitalisme qui s’approprient toujours plus, tentant d’être à la tête du monde par deux chemins, celui de la violence civile et militaire et par la propriété privée. Pour se maintenir au pouvoir, Trump crie au voleur pendant tout le parcours des résultats des élections. Tous ses adhérents le suivent, car une fois qu’il a été élu, il y a quatre ans, leur Président est, à leurs yeux, indétrônable. Pour eux, les démocrates fraudent. Pour se maintenir, les trumpistes tentent de renverser les résultats. Leur Président les appelle à occuper le Capitole pour un acte insurrectionnel. 200 nervis seulement y répondent, pas assez pour réussir un coup d’Etat comme il l’espérait, mais ce n’est qu’une partie remise. Les démocrates prévenus de cette éventualité décident de le destituer, espérant lui porter l’estocade.
Il faut aussi rappeler qu’Hitler avait été élu. L’extrême droite, les fascistes et tous les antidémocrates ne croient pas au mandat limité dans le temps mais au pouvoir à vie en ce qui les concerne.
Que serait-il advenu si Trump avait l’adhésion des Mark Zuckerberg et avec plus de nervis au Capitole ? Le coup d’Etat sous couvert d’un renversement du résultat électoral aurait certainement réussi. Ce ne sont donc pas les institutions qui peuvent stopper le fascisme, comme aiment à le répéter certains défenseurs de la démocratie libérale.
Faut-il rappeler que c’est le bombardement de Pearl Harbour qui a obligé les Etats-Unis à entrer en guerre, et c’est l’attaque du Capitole qui a poussé le Sénat à destituer le Président.
Malgré le jugement de Joe Biden, le nouvel élu, qui décrit l’occupation du Capitole comme «un des jours les plus sombres de l’histoire du pays», l’événement est couvert par la diffusion d’images folkloriques qui suggèrent comme toujours en ce qui les concerne que leurs voyous ne sont pas des criminels. Ils sont parfois violents, certes, mais ils ont le cœur tendre. Ne sont-ils pas assis gentiment sur un fauteuil dans la Maison du peuple. Ils ne s’accaparent, comme vous le voyez, que de petits menus. Ils ne se cachent pas comme les assassins et les voleurs puisqu’ils prennent des photos souvenir. Cette fiction-réalité, des médias mainstream, vise à cacher la vérité en faisant fi de la violence et des quatre morts en deux heures ce 6 janvier 2021, en sont la preuve. L’image diffusée substitue aux faits dominants le point de vue des républicains vaincus qui n’admettent pas la défaite. Cette fausse illusion est démentie encore par la mort d’un des manifestants quelques jours après, qui laisse envisager qu’il y aura des suites dramatiques plus tard. Victor Koulokov rapporte sur Spoutnik du 13 janvier dernier que «Christopher Stanton Georgia, sympathisant de Donald Trump qui a pris une photo du bureau de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et a fouillé son ordinateur portable pendant les évènements du Capitole, a été retrouvé mort dans le sous-sol de sa maison». Il précise dans son article que Christopher «avait plaidé non coupable devant la Cour supérieure de Washington jeudi 7 janvier».
Si hier il leur fallait la radio, Hollywood et leurs TV pour tromper le monde, aujourd’hui ils en rajoutent en diffusant des millions de fake news à travers la Toile pour poursuivre la mithridatisation des citoyens. Il reste que leur fake news et leurs publicités sont incapables de contrer la communication qui atteint un nombre incalculable d’échanges entre citoyens à travers le monde sur le web et qui finit toujours par dévoiler leurs mensonges d’usurpateurs.
Si le capitalisme carbure à l’intérêt individuel, l’alternative à ce système politico-économique ne peut être mû que par l’intérêt général, national et mondial, celui de l’humain, de l’animal et de la protection de la nature, appelé communément socialisme et communisme. Si le premier emprunte le chemin des réformes, le second celui des révolutions.
En se référant à l’histoire de notre pays, nous pouvons affirmer que pour notre indépendance, pour nous réapproprier notre nation, nous avons emprunté la Révolution. Nous avons donc cheminé la voie communiste, sous l’initiative de patriotes qualifiés de nationalistes ! Comme d’autres pays colonisés, et ce n’est pas un hasard, si le Viet Minh dirigé par le Parti communiste vietnamien et à sa tête l’oncle Ho a vaincu l’armée française un 8 mai 54 à Diên Biên Phù. C’est en la mémoire de leurs frères algériens et malgaches assassinés ce même jour de l’année 1945 et 1947. Dans son livre El-Hachmi Trodi affirme (avant 54) que «la lutte du Viêt Nam était la nôtre, nous vivions la théorie, et eux vivaient la pratique». Il révèle dans son livre que Ben M’hidi a tenté de rencontrer Ho Chi Min lors de son séjour à Biskra.
Ceux qui ne savent toujours pas comment préserver et consolider l’intérêt public nous font perdre, crescendo, les acquis de la lutte de libération, actés par la Déclaration du 1er Novembre 54 dans la République démocratique et sociale dans la sphère de notre culture ancestrale, la religion, ce savoir qui nous reste quand on a été dépouillé de tout.
Le syndicaliste Noureddine Bouderba pose la question aux rentiers et à leurs idéologues, certainement : «Comment, Messieurs, osez-vous dire que la subvention de l’Etat est exagérée quand vous ne savez même pas le coût de revient du produit ?» Par cette réflexion lumineuse, il prouve que ceux qui mettent en cause le prix des produits ignorent le b.a.-ba de l’économie. On les présente comme des spécialistes et ils ne savent pas que sans comptabilité analytique, les prix ne sont que des indications du décideur et non celui du marché. Ils défendent leurs intérêts et non celui du peuple. Ils défendent le capitalisme sans jamais s’en déclarer jusqu’au jour où ils ont le pouvoir qui leur permettra de s’enrichir.
Pourquoi Ouyahia avoue-t-il qu’il est un corrompu ? Par cette déclaration tonitruante, malin comme toujours, il vise à faire oublier son accueil du chef terroriste Madani Mezrag tout en emprisonnant d’honnêtes serviteurs de l’Etat dont certains mourront à cause d’une telle injustice et la troisième raison, et non la dernière, est de tenter à faire venir ses comparses pour lui tenir compagnie dans sa longue détention puisqu’il affirme : «J’ai reçu ces lingots d’or d’émirs du Golfe qui viennent chasser en Algérie, comme tous les responsables.» Pour terminer, nous rappelons cette énième aberration qui fragilise l’Etat. Le Président Tebboune a promis de récupérer l’argent détourné alors que le pays n’a toujours pas adhéré au Forum mondial sur la transparence fiscale.
S. K.
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