La gifle du patron de la DGSE à François Gèze et à ses acolytes du «qui tue qui»
Par Houari A. – Le patron du renseignement extérieur a dévoilé la vidéo d’un conclave de chefs terroristes tenu au Mali, lors d’une conférence de presse. Bernard Emié, qui a expliqué que l’enregistrement a été effectué par un proche de Droudkel, n’a pas manqué de rappeler que ce dernier était un transfuge du GIA. «Abdelmalek Droukdel, je le souligne, était un ancien membre du Groupe islamique armé, le trop fameux et barbare GIA, ce groupe terroriste algérien qui avait commis à Paris les attentats du RER B en 1995, qui avait fait huit morts et deux cents blessés», a-t-il dit.
L’ancien ambassadeur de France en Algérie répond ainsi aux zélateurs du «qui tue qui» qui, sur instigation de François Gèze, attribuent les crimes commis par les groupes terroristes en Algérie et en France à l’armée et aux services de sécurité algériens. Le plan ourdi depuis le début des années 1990 par l’Internationale socialiste et ses satellites algériens Rachad et la nébuleuse islamiste, qui orbite autour des résidus du FIS à Paris, Londres, Genève et d’autres capitales occidentales, tombe définitivement à l’eau avec cet aveu du directeur de la sécurité extérieure.
«Ce redoutable chef terroriste a été neutralisé le 3 juin 2020 lors d’une opération française menée sur renseignement de la DGSE au plus près de la frontière entre le Mali et l’Algérie», a rappelé Bernard Emié, qui a admis, en novembre dernier, dans une interview au Figaro, que des changements internes avaient dû être effectués au sein des différents services de renseignement français pour mettre fin aux rivalités. «Nous avons pu et su imposer en interne des changements de méthode et de culture qui ne sont pas allés de soi immédiatement», avait-il confié, en ajoutant que «nous pouvons désormais parler non seulement de coordination mais aussi de fusion, et les résultats sont très concrets». Le successeur de Bernard Bajolet avait fait savoir que la DGSE «a été désignée le chef de file de la lutte antiterroriste à l’extérieur [des frontières françaises] avec l’aide essentielle de [nos] partenaires internationaux, soit des dizaines de services de renseignement étrangers».
«En neutralisant Abdelmalek Droukdel, l’émir historique d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, nous avons éliminé le cerveau de dizaines d’opérations [terroristes]», a affirmé Bernard Emié lors de son point de presse, en soulignant que Droukdel était «l’héritier direct d’Oussama Ben Laden» et que l’objet de la réunion filmée par un agent infiltré était «la préparation d’une attaque de grande ampleur contre des bases militaires».
Mais le service de Bernard Emié n’est pas blanc comme neige, pour autant, dans les événements sanglants qui ont secoué l’Algérie durant les années 1990. Des indiscrétions rapportées par un ancien photographe de presse ayant travaillé en France font état d’agents de la DGSE envoyés en Algérie, déguisés en prédicateurs salafistes, pour alimenter les terroristes en fatwas dans les maquis. De même, la même DGSE n’est pas très éloignée de l’insidieuse campagne du «qui tue qui», déclenchée par le directeur des éditions La Découverte et animée par des journalistes proches des services secrets, parmi lesquels Jean-Baptiste Rivoire de Canal+ et Florence Aubenas de Libération.
Une source proche du dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine expliquait à Algeriepatriotique, en juin 2013, que la sortie du Figaro à l’époque sur cette question n’était pas étrangère aux difficultés rencontrées par la droite française dans sa compétition politique avec les socialistes au pouvoir. Cette source expliquait que la stratégie de la droite visait à protéger Juppé et ses services de renseignement car, si la justice française traînait les pieds depuis 1996 et semblait alors pressée, c’est qu’elle faisait tout pour que l’ancien Premier ministre français, toujours en course pour la présidentielle française, ainsi que la DGSE fussent épargnés. Ceux qui avaient lancé cette nouvelle campagne contre l’Algérie cherchaient à produire un écran de fumée qui devait servir à protéger la France officielle et ses services, expliquait notre source.
H. A.
Comment (13)