Sofiane Djilali : «Bouteflika ne nous a jamais reçus en vingt ans de règne !»
Par Mohamed K. – Les rencontres d’Abdelmadjid Tebboune avec des présidents de partis sont interprétées par le président de Jil Jadid comme un signal que le chef de l’Etat voulait lancer sur son rétablissement définitif après son séjour médical en Allemagne et sur sa résolution à s’ouvrir aux partenaires politiques contrairement à son prédécesseur.
Dans un entretien à Radio Orient, Sofiane Djilali a, en effet, affirmé que l’initiative de Tebboune «était l’un des signaux que voulait lancer le président de la République, à savoir qu’il s’était complètement remis des conséquences du coronavirus». «Le second élément important qui constitue l’atmosphère de cette rencontre, c’est le fait que le président de la République décide d’ouvrir le dialogue direct avec les partis politiques, avec les partis de l’opposition en particulier, puisqu’il a rencontré entre samedi et dimanche six partis», a-t-il précisé.
«Je pense que c’est significatif», a estimé Sofiane Djilali, en ajoutant que «lorsqu’on compare avec ce qui se pratiquait durant le règne de l’ex-président [Bouteflika], en vingt ans, il n’avait jamais reçu aucun chef de parti, [alors que] le Président actuel a reçu quand même à plusieurs reprises plusieurs partis et plusieurs personnalités». «Cela signifie qu’il est motivé par une volonté de faire progresser les choses par le dialogue», a-t-il souligné.
«Il est important de discuter sur la loi électorale. Souvent, pour ne pas dire systématiquement, les élections en Algérie sont remises en cause, en particulier par l’opposition, parce qu’elles sont émaillées par la fraude, par l’intervention incongrue de l’administration, etc., donc il était important, pour réinstaurer un minimum de confiance, que cette loi soit discutée sur ses différents aspects, le contrôle des élections, leur suivi et surtout le mode du scrutin», a indiqué le président de Jil Jadid, qui a révélé que «tout le monde est d’accord sur une proportionnelle». Le système de liste à représentation proportionnelle permet à chaque parti politique d’obtenir un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix.
«Pour le reste, a-t-il poursuivi, il s’agira de convaincre les électeurs pour renouer avec l’acte politique, pour aller vers la construction sérieuse d’institutions crédibles, légitimes, représentatives, parce que, au final, une crise politique n’est qu’une étape dont l’aboutissement doit être le développement du pays, la bonne gestion, la bonne gouvernance, les bons choix économiques, etc.» «Mais le préalable étant, bien entendu, cette adhésion populaire à un changement qui soit significatif et rentable aussi pour le pays», a-t-il conclu.
M. K.
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