Nouvelle capitale : l’Egypte surendettée a réussi là où l’Algérie riche a échoué
Par Kamel M. – C’est le plus vaste chantier d’Afrique : la nouvelle capitale d’Egypte. Coût du projet : 45 milliards de dollars. «Un coût faramineux pour une ville qui sera bientôt la nouvelle capitale administrative d’Egypte et qui accueillera près de 6 millions d’habitants. Sa taille devrait correspondre à sept fois celle de Paris intra-muros», indique la chaîne National Geographic.
«Les urbanistes ont imaginé une solution radicale pour résoudre les problèmes du Caire. Une solution qui s’émancipe des contraintes posées par le climat extrême de l’Egypte. Ce projet audacieux consiste à réduire la pression qui pèse sur Le Caire en bâtissant une nouvelle cité dans le désert, à une cinquantaine de kilomètres plus à l’est», précise la chaîne spécialisée dans la géographie, en précisant qu’«une vue aérienne révèle l’étendue du plus vaste chantier d’Afrique». «Le coût de la nouvelle capitale est estimé à 45 milliards de dollars. Une fois terminée, la nouvelle capitale, qui n’a pas encore de nom, pourra loger 6,5 millions de personnes», ajoute National Geographic.
«L’infrastructure de transport est au cœur de la conception de la cité. Deux nouvelles lignes de métro et des centaines de kilomètres d’autoroute sont prévus pour empêcher les encombrements», apprend-on encore. Un aqueduc souterrain de 40 kilomètres de long alimentera la ville en eau depuis le Nil et la métropole s’étendra sur 700 000 kilomètres carrés, soit 30% de plus que Le Caire actuel. Le gouvernement égyptien a investi 3 milliards de dollars dans le projet pour y déménager ses 36 ministères, souligne le média américain qui diffuse essentiellement des documentaires sur la nature et sur la science, mais également sur la culture et l’histoire.
Le projet de la nouvelle capitale algérienne qui devait voir le jour à Boughezoul est resté lettre morte. Annoncé depuis de longues années, il n’a jamais été entamé, pas plus que la nouvelle ville de Hassi Messaoud dont la construction est devenue nécessaire pour des raisons de sécurité des habitants de cette agglomération, traversée par des pipelines et des gazoducs souterrains. Les deux projets étaient largement dans les cordes du gouvernement algérien, d’autant que l’embellie financière rendue possible grâce au prix du baril qui a longtemps frôlé les 150 dollars permettait de sortir de terre les deux nouvelles métropoles en un temps record.
L’argent qui devait servir à ces projets gigantesques a été dilapidé ou carrément détourné par l’ancien régime dont les principaux symboles – ministres et hommes d’affaires proches du cercle présidentiel sous Bouteflika – sont jugés pour avoir siphonné les milliards de dollars qui devaient permettre à l’Algérie de rattraper le grand retard causé par une décennie de terrorisme barbare.
Vingt ans après le règne sans partage de Bouteflika, l’Algérie est revenue au point de départ, pendant que des pays moins riches achèvent des projets structurants dans les délais et conformément aux caractéristiques exigées.
K. M.
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