Rabat reçoit une autre gifle cinglante au Conseil de paix et de sécurité de l’UA
Par Kamel M. – Le Makhzen sentait le coup venir. C’est pour cela que, le 9 mars dernier, son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a préféré esquiver la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision «Faire taire les armes» du 14e Sommet extraordinaire de l’organisation panafricaine.
Le Conseil de paix et de sécurité, qui «note avec une profonde préoccupation la reprise de la confrontation militaire entre le royaume du Maroc et la République sahraouie, en violation des accords de cessez-le-feu, […] les répercussions préoccupantes de ce conflit sur la stabilité de la région et sur l’état de la paix et de la sécurité sur le continent», demande au Maroc et au Sahara Occidental de «cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable».
Le CPS se déclare, par ailleurs, «préoccupé par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique engagé sous les auspices des Nations unies dans le but de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», balayant ainsi d’un revers de main le plan d’autonomie vanté par Rabat. C’est plutôt à la facilitation d’un «règlement définitif du conflit» que le CPS appelle, en mettant en avant «l’urgente nécessité de redoubler d’efforts» pour rendre effective «l’interdiction du recours à la force ou à la menace de recours à la force entre les Etats membres de l’Union». Allusion directe au Maroc.
Le CPS demande également à la Commission de l’UA de «prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune» afin de permettre à l’UA de «réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date», souligne, enfin, cette instance qui exhorte, par ailleurs, le Conseil de sécurité des Nations unies à «assumer pleinement ses responsabilités et à prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre rapidement le conflit au Sahara Occidental et trouver une réponse efficace aux questions relatives au respect des droits de l’Homme et à l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire».
K. M.
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