L’UE dupée par une ONG islamiste qui prétend défendre les droits de l’Homme
Par Wacim Kahoui – Il ne faut pas sortir de l’université d’Harvard pour savoir que l’organisation Al-Karama n’est ni une ONG ni une fondation, mais une simple association de fait créée à Genève en 2004 par deux Qataris et deux Algériens. C’est par le biais de Khalifa Rabban que l’association reçoit de l’argent frais et cash, tandis qu’Abdulrahman Al-Nuaimi est sur la liste noire de l’ONU comme ayant des liens avec Al-Qaïda. On retrouve aussi deux Algériens tristement célèbres, Rachid Mesli, ancien membre du FIS dissous et réfugié en Suisse, et Mourad Dhina, islamiste terroriste, lui aussi ancien membre du FIS et ancien leader du groupe terroriste FIDA, appendice du FIS et du GIA. L’homme est notoirement connu pour avoir soutenu l’assassinat des journalistes dont il dira, lors d’une interview télévisée, en France, que ces victimes devaient «assumer leur choix» car «elles sont de gauche».
Au Parlement européen, Al-Karama ne défendra jamais ceux-là, les intellectuels de gauche, les rapports qui parviennent à la Sous-Commission des droits de l’Homme, présidée par l’eurodéputée Maria Arena, ne comportent aucun nom d’activistes algériens ou égyptiens de gauche emprisonnés dans leurs pays respectifs, comme ce fut le cas, ce mardi, lors des discussions en Commission des droits de l’Homme. Le débat a pris place à Bruxelles avec, notamment, Eamon Gilmore, représentant spécial de l’UE pour les droits de l’Homme, et – le comble ! – Rachid Mesli, invité en tant que président d’Al-Karama, présenté par la présidente Arena comme étant une ONG des droits de l’Homme, pour parler de la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite et du cas de Jamal Khashoggi.
En effet, Rachid Mesli, qui est par ailleurs un habitué des hauts lieux du Parlement européen, allait y discuter des droits de l’Homme en Algérie. Mais, cette fois, Covid-19 oblige, c’est par Skype que l’islamiste a lu son rapport de dix minutes. Al-Karama est prête à tout pour se faire reconnaître. Par exemple, en 2007, cette association islamiste avait déposé un dossier de demande d’enregistrement auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) en tant qu’ONG luttant pour les droits de l’Homme dans le monde arabe. Sa demande d’enregistrement lui a été refusée. En mal de reconnaissance, Al-Karama va aussi tenter, vainement, de se faire reconnaître comme «fondation» de droit suisse. Elle essuiera, là aussi, un refus catégorique.
Grâce à une caisse constamment renflouée, Al-Karama s’offre le luxe de fabriquer des rapports sur la situation des droits de l’Homme en Algérie, en Arabie Saoudite, en Egypte, etc., mais jamais au Qatar, le pays financeur, et jamais au Maroc, car le Makhzen met aussi la main à la poche. Ses rapports sont envoyés régulièrement à la Sous-Commission des droits de l’Homme du Parlement européen, au Comité contre la torture (CCT), au Comité des droits de l’Homme (CDH), au Conseil européen des droits de l’Homme, etc.
L’emboîtement entre ces hommes impliqués dans le terrorisme se fait presque naturellement. On retrouve le même Mourad Dhina en tant que membre fondateur du mouvement islamiste Rachad, aux côtés de Mohamed Zitout, notamment. Ce mouvement islamiste est membre du Congrès de la nation (mou’tamar al-ou’ma), dirigé par Hakeem El-Matiri, un islamiste koweïtien proche des Frères musulmans et de Daech.
Notons, enfin, que le point commun entre toutes ces organisations islamistes – Al-Karama, Rachad, Mou’tamar al-ou’ma et bien d’autres –, c’est l’origine de l’argent, le Qatar, mais aussi l’objectif, l’instauration du califat et, tant qu’à faire, avec Tayyip Recep Erdogan comme sultan à sa tête.
W. K.
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