Nabila Smaïl éjectée : le FFS nettoie ses rangs des idiots utiles soumis à Rachad
Par Mohamed K. – Le FFS joue la carte de la stabilité, conscient qu’il est que le mouvement de contestation populaire a été dévié de sa trajectoire et que certains de ses éléments concourent, par leur entêtement, à suivre les mots d’ordre de l’organisation islamiste Rachad à faire assumer au parti une orientation à laquelle il s’oppose désormais. C’est ainsi que Nabila Smaïl s’est vu signifier son expulsion du parti, selon ses propres aveux. L’avocate fait partie du groupe formé par des transfuges du FFS qui mènent le bal en s’acoquinant avec les islamistes de l’ex-FIS mués en «démocrates» pour la circonstance.
S’exprimant sur la chaîne du fils d’Abassi Madani, El-Magharbia, l’avocate a lancé un appel, à la veille du conseil national du FFS, «à tous les membres du conseil national [du parti] pour prendre leur responsabilité et prononcer le rejet de la mascarade [des législatives]», avant d’annoncer qu’elle a été suspendue «par l’appareil du FFS» et que sa suspension est motivée par ses «positions politiques». Elle accuse le FFS de «normalisation» (sic) dans la mesure où le pouvoir «veut le faire participer aux élections», considérant que sa suspension représentait un «défi à la mémoire et au parcours du FFS». Nabila Smaïl confirme ainsi son attachement à la ligne pro-FIS de son désormais ex-parti qui revient ainsi à sa ligne démocratique et anti-islamiste.
Une ligne confirmée par l’ancien premier secrétaire du FFS, Samir Bouakouir, qui, dans une tribune parue dans Algeriepatriotique, appelait les progressistes à «se démarquer clairement», en expliquant que «la ligne de fracture n’est pas entre le peuple et le pouvoir», mais «entre ceux qui veulent construire le changement avec des moyens pacifiques, institutionnels et politiques, et ceux qui veulent entretenir l’immobilisme, créer un climat délétère et anxiogène et tenter de provoquer l’affrontement et la violence pour replonger le pays dans l’avant-22 février 2019 ou dans les années 1990».
«Il est temps pour les patriotes et plus généralement les militants de la démocratie et du progrès, notamment ceux engagés dans le mouvement populaire, de se démarquer clairement, au risque d’être complices, et de dénoncer ce dangereux magma qui attise la colère populaire et qui cherche à dévoyer les légitimes aspirations des Algériennes et des Algériens à la paix, à la liberté et à la justice sociale», mettait-il en garde, en pointant «un magma formé d’une alliance objective et contre nature entre d’anciens oligarques du clan forts de leurs relais toujours présents au sein des appareils d’Etat, des leaders autoproclamés du Hirak, plus soucieux de préserver une fausse notoriété que de servir l’intérêt national, des détracteurs de l’Etat social, des islamistes radicaux, affichés en tant que tels ou dissimulés à l’étranger derrière cette notion ambiguë d’Etat civil, déjà instrumentalisée par ce sbire du clan Bouteflika, Amar Saïdani, et, enfin, des partisans du séparatisme, au nord mais surtout au sud du pays, là où sont concentrées les richesses naturelles de l’Algérie convoitées par les puissances étrangères».
Samir Bouakouir appelait, en outre, à mettre en échec «toutes les manœuvres dilatoires, ouvertes ou occultes, visant à mettre face à face l’armée et une rue exposée à toutes les manipulations, à internationaliser la crise politique et tenter ainsi de reproduire en Algérie les scénarios cataclysmiques libyens ou syriens». Un scénario auquel Nabila Smaïl et consorts concourent en se mettant sous la férule du mouvement islamiste Rachad, devenu le véritable timonier de la contestation de rue.
M. K.
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