Un ancien officier des services : «Karim Moulay n’a jamais été un agent du DRS»
Par Nabil D. – «Karim Moulay n’a jamais été un agent des services secrets algériens», a révélé un ancien officier de l’ex-Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à Algeriepatriotique, qui souligne que la presse française «est avide de fake news et de manipulations quand il s’agit de parler de l’Algérie et, surtout, de ses services de renseignement».
«Karim Moulay n’était en réalité qu’un simple informateur recruté pour des circonstances bien définies», précise notre source, qui relève que «la presse française confond volontairement entre agent et informateur». «C’est là que réside la manipulation», souligne notre source. «En choisissant pour Karim Moulay la qualification d’agent des services algériens, Le Figaro cherche à donner du crédit à son tuyau crevé», explique cet ancien officier du DRS.
«Je rappelle au Figaro qu’un informateur est la personne qui recueille des informations pour le compte d’une autre personne ou d’une institution comme la police, la gendarmerie ou les services de renseignement, et ce, sans en faire partie», insiste notre source, pour laquelle «un informateur est un indicateur, et rien de plus».
«Dans le jargon du monde du renseignement, un informateur, une taupe ou un indicateur n’a jamais accès au siège du service pour lequel il collecte le renseignement», note notre source, qui ajoute que «l’informateur travaille dans la clandestinité totale et les rencontres entre lui et son officier traitant se font loin des bureaux des services de renseignement qui recourent à lui». «Ces lieux de rencontre sont appelés boîtes postales», précise encore cet ancien officier des services secrets algériens, qui explique qu’il peut s’agir d’un appartement, d’un local commercial, etc.
«Comment donc cet informateur pourrait-il avoir accès à des dossiers dans des affaires telles que celle des moines de Tibhirine ?» s’interroge notre source, qui estime que le «scoop» du Figaro «c’est du pipeau». «Non seulement Karim Moulay ne sait pas que le DRS est un département et non pas une direction, mais il ne sait absolument rien sur l’organisation des services secrets algériens, ni encore moins sur leur composante», affirme notre source, en faisant remarquer que «c’est uniquement grâce à Google que ces nouveaux pseudo-agents secrets collectent des informations pour convaincre des rédactions promptes à les accueillir et à les écouter qu’ils sont vraiment des agents secrets».
Notre source invite la rédaction du Figaro à «feuilleter le livre La sale guerre du manipulateur François Gèze pour se rendre compte que, sans surprise, l’auteur ou les auteurs ne savaient même pas que le DRS existait, tout le livre mentionnant la défunte Sécurité militaire». Comme il l’invite à «mieux s’informer sur le monde du renseignement, d’autant qu’au sein du journal même, il y a des informateurs de la DGSE, à l’instar de Georges Malbrunot, le pseudo-spécialiste du Moyen-Orient, qui pourra apporter des éclaircissements sur ce sujet».
N. D.
Comment (10)