Un dissident menacé de mort pour avoir fait de graves révélations sur le MAK
Par Kamel M. – Un militant démissionnaire du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) a «craché le morceau» sur les pratiques peu amènes de cette organisation et de son président, Ferhat Mehenni. Le chanteur Amirouche a tout déballé dans un enregistrement vidéo, s’en prenant plus particulièrement au fondateur du MAK qu’il accuse de mille et un vices.
Le dissident du mouvement autonomiste n’est pas seul dans sa rébellion contre le «président» autoproclamé de la Kabylie. Faisant intervenir un autre ancien élément du MAK à Bouira, ce dernier a admis que dans sa commune de 10 000 habitants, «il y a zéro sympathisant du MAK». Une façon de prouver que ce mouvement est minoritaire et ne représente rien dans cette région du pays. La plupart de ses membres étant installés en France.
Le chanteur, qui a décidé de crever l’abcès, a surtout révélé comment le MAK et les transfuges du FFS sont en train d’«islamiser la Kabylie», en pactisant avec le FIS et le mouvement Rachad. L’intervenant ne cite pas ces deux entités nommément, mais indique clairement qu’une alliance tacite a été scellée entre l’organisation de Ferhat Mehenni et les islamistes, l’ancien chanteur d’Imazighen Imoula cherchant à se servir de cette composante de la société pour parvenir à ses objectifs. D’ailleurs, même le dissident Amirouche admet qu’il ne voit pas d’inconvénient à ce que les militants berbéristes «affrontent le régime main dans la main avec les islamistes». On comprend mieux pourquoi Hocine Aït Ahmed s’est décarcassé depuis l’arrêt salvateur du processus électoral en janvier 1992 pour réhabiliter le FIS et s’est battu pour l’installer au pouvoir.
Le chanteur Amirouche accuse, par ailleurs, le fondateur du MAK d’avoir fait fortune grâce à cette organisation, en expliquant que ce dernier détourne l’argent des taxes obligatoires pour l’établissement de la carte d’identité et du passeport «kabyles», ainsi que la confection et la commercialisation des fanions, des t-shirts et des drapeaux du MAK. «D’où le fils de Ferhat Mehenni tient-il l’argent qui lui a permis d’acheter un bistrot d’une valeur de 500 000 euros situé juste en face de la gare de Lyon [dans le XIIe arrondissement de Paris] ?» s’est-il interrogé.
Plus grave, le chanteur dissident a qualifié le MAK d’organisation «extrémiste» et «terroriste» pour avoir été «menacé de mort» en raison de ses révélations qui semblent déstabiliser Ferhat Mehenni et son «gouvernement».
K. M.
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