Comment un candidat non éligible à la députation peut-il présider le parti FLN ?
Par Mohamed K. – Un document fuité ce dimanche confirme l’information rapportée par Algeriepatriotique sur l’enquête d’habilitation négative concernant le secrétaire général du FLN, jugé inapte à se présenter à la prochaine élection législative. Loin d’être déstabilisé par la sentence qui s’est abattue sur lui tel un couperet, Abou Al-Fadhl Baadji a fait comme si de rien n’était et a tenté de détourner l’attention de l’opinion publique en s’en allant jurer par tous les dieux qu’il n’y aurait pas de candidats «ripoux» dans les rangs de son parti.
«La décision de la commission en charge de la surveillance des élections ne peut être ignorée par la direction et le militant de base d’un parti comme le FLN qui porte en lui, qu’on le veuille ou non, l’histoire révolutionnaire de tout le pays, quand bien même cet héritage de la Guerre de libération nationale est devenu synonyme de rapine et de trahison au sermon des martyrs», regrette une source proche du dossier. Selon cette source, la raison officielle invoquée par les autorités et le caractère d’insoumis du chef du FLN qui n’a pas effectué son service militaire. Mais la raison la plus grave est, comme Algeriepatriotique l’a déjà affirmé, sa collusion avec le régime monarchique de Rabat.
En effet, Abou Al-Fadhl Baadji est marié à une Marocaine dont le père et le frère sont des officiers dans les forces armées royales (FAR) marocaines. Une telle proximité fait que sa présence au sein du Parlement constituerait une menace sur la sécurité nationale. L’actuel chef du FLN a été coopté par l’ancien patron du renseignement intérieur, Wassini Bouazza, actuellement en prison pour haute trahison. Des sources ont, d’ailleurs, mis à nu la connivence de cet officier véreux avec le chef de file de Rachad installé à Londres et d’anciens éléments du FIS dissous, qu’il alimentait en renseignements classés secrets et qu’il sollicitait pour répandre des informations mensongères sur l’armée et sur d’anciens hauts gradés.
«Les jours de cet intrigant sont normalement comptés», indiquent des sources informées, qui n’excluent pas une levée de boucliers imminente au sein de la direction du FLN, qui sera secoué par un énième mouvement de redressement, vraisemblablement conduit par ceux qui ont, dès la désignation du remplaçant de Mohamed Djemaï, dévoilé au grand jour ses liens avec Amar Saïdani dont il est l’avocat d’affaires à Rabat. En effet, dans une déclaration rendue publique en juin 2020, Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement d’authenticité et de redressement du FLN, s’était vivement attaqué au nouveau chef du parti, plébiscité lors d’un congrès taillé sur mesure au Club des Pins, sur la côte ouest algéroise.
Ce doyen du FLN s’en était pris violemment à Abou El-Fadhl Baadji. «Celui qui a été désigné à la tête du FLN ne répond pas aux conditions d’éligibilité pour le poste de secrétaire général et n’a pas le strict minimum de conditions pour pouvoir militer au sein du parti», avait asséné Abada qui avait parlé de son passé «douteux». «Lui, plus que les autres membres, sait de quoi il s’agit», avait-il laissé entendre, en rappelant comment le nouveau patron bombardé à la tête du FLN avait été «écarté» d’un poste de chargé de mission il y a quelques années au ministère de la Justice, après une enquête d’habilitation négative et, par la suite, du poste de conseiller d’Amar Saïdani à l’APN, en raison, avait souligné Abada, de «soupçons de liens avec des cercles constituant une menace pour la stabilité et la sécurité du pays».
M. K.
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