Propagande toxique

SD penseurs
Un procès en règle a été intenté à Said Djabelkhir pour ses idées. D. R.

Par Nouredine Benferhat – Il est regrettable de voir encore de nos jours des procès que nous avions cru relever d’une autre époque infligés à des penseurs au-dessus de tout soupçon, victimes d’un artifice théologique, lequel s’inscrit dans un mode de pensée, l’historicisme transcendantal qui est défini par des absolus – Dieu, prophétie, traditionalismes, etc. Cette version tend à se généraliser et ses prêcheurs ne cachent pas leur velléité à assigner aux sciences sociales la formulation de prophéties d’ordre historique pour mettre en œuvre une construction politique à tonalité métaphysique.

Depuis quelque temps, les autorités alertent sur le danger que représente l’action de forces rétrogrades issues de cette tendance. Ils tentent d’entretenir le doute sur nos pratiques séculaires de tolérance pour imposer un traditionalisme importé et étranger à nos traditions. Pour contrer durablement leur propagande toxique, il devient alors urgent d’élargir la liberté de penser, d’introduire dans tout dialogue plusieurs leviers stratégiques, d’évacuer du discours les absolus de la théologie et du théocentrisme qui enchaînent le temps, l’espace et l’édifice de notre société.

L’aventure de l’humanité ne suit pas une trajectoire inéluctable mais, au contraire, indéterminée. Elle n’est pas articulée autour du traditionalisme, lequel, comme dit le sociologue Khatibi, «n’est pas la tradition, il est son oubli et en tant qu’oubli, il fixe l’ontologie à ce dogme : primauté d’un Etant immuable et éternel, invisible et absent. […] Le traditionalisme se nourrit de la haine de la vie. La pensée métaphysique est un système de cruauté qui nous a domestiqué à une morale servile». L’historicisme n’est qu’un artifice théologique sous une forme idéologique.

L’important est d’empêcher que la pensée politique soit polluée par les multiples et diverses bigoteries qui l’éloigneraient de son fondement, celui de réduire les maux de la société et de faire en sorte, à chaque génération, que la vie soit moins redoutable et un peu moins inique.

N. B.

Commentaires

    lhadi
    15 mai 2021 - 14 h 26 min

    Platon a montré que le plus grand mal pour une cité, c’est ce qui la divise et la rend multiple au lieu d’une ; et le plus grand bien, ce qui l’unit et la rend une.

    Notre société, divisée entre paraboles et minarets, est rythmée par la monodie récurrente des passions tristes qui menacent la stabilité du pays.

    D’où la nécessité du questionnement sur le timing du dérapage contrôlée du contempteur défendu par les philodoxe qui, pour des desseins inavoués, soufflent sur la braise pour éparpiller les cendres de la division

    Les quatre points cardinaux qui doivent animer ceux qui ont le sens du devoir envers la patrie d’un million et demi de martyrs, sont la sagesse, le courage, la tempérance et la justice. Elles permettront aux gardiens du temple Algérie de viser l’unité de manière à ce que la société algérienne se comporte comme un seul homme pour faire face à tous les dangers (politiques, économiques, sociaux et culturels) qui guettent la jeune nation algérienne.

    Compte tenu des moments troubles qui traversent la vie de notre Nation, j’appelle les acteurs de tous bords à adopter une attitude qui incite à la paix, à l’apaisement, à la stabilité nationale et à la cohésion sociale.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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