Paradoxe algérien : tollé général sur les mesures de retour mais vols complets
Par Abdelkader S. – Tous les vols à partir de Paris sont complets jusqu’au mois de juillet. C’est ce que nous avons appris auprès de sources qui ont essayé de réserver une place pour Alger à partir de la capitale française. Cette information nous parvient au lendemain de manifestations devant l’ambassade d’Algérie et des consulats à travers l’Hexagone pour dénoncer à la fois les mesures drastiques onéreuses imposées par les autorités pour pouvoir rentrer au pays et les prix astronomiques appliqués par Air Algérie qui grèvent les budgets des émigrés, déjà lourdement impactés par la crise sanitaire mondiale.
Un aller-retour Paris-Alger-Paris revient à plus de 800 euros, tandis qu’un aller simple est cédé à plus de 500 euros, a-t-on appris. Cela n’a, pourtant, pas empêché de nombreux Algériens d’acheter une place «avant qu’il soit trop tard» car l’été frappe à la porte et il sera quasiment impossible, dans les jours à venir, d’acheter un billet avant sans doute la fin septembre, si on compte la haute saison de septembre, marquée par les rentrées scolaire et sociale. «Avec trois vols par semaine à partir de Paris et de Marseille, il sera impossible de résorber la forte demande et cela ne fera que rajouter au désarroi et à la frustration de centaines de milliers de concitoyens qui espéraient pouvoir rentrer au bercail dans des délais raisonnables après parfois deux ans d’attente», commentent nos sources.
Dans le même temps, la compagnie aérienne nationale, accusée de tous les maux, a refusé d’assumer l’encaissement des 41 000 DA destinés aux hôtels durant le confinement obligatoire de cinq jours renouvelables au cas où le voyageur en provenance de l’étranger serait déclaré positif. Une réunion devait se tenir ce dimanche au niveau du ministère des Transports pour discuter de ce point qui complique la tâche aux responsables d’Air Algérie qui a déjà bien du mal à gérer la programmation des vols et l’ire de ses clients désabusés.
Des professionnels de la santé ont tenté de justifier les mesures draconiennes imposées aux Algériens établis à l’étranger pour tenter de calmer la colère de la diaspora. Mais cette dernière ne semble pas du tout convaincue par les arguments que les spécialistes lui opposent. Les consuls ont promis de transmettre les doléances des manifestants, ce samedi, aux plus hautes autorités du pays. D’aucuns chérissaient l’espoir que le président Tebboune annonce un allègement du dispositif lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce dimanche, ainsi que l’accélération de l’élargissement de l’ouverture des frontières aériennes à d’autres pays, ainsi que la reprise des voyages par voies maritime à partir des ports français et espagnols et terrestre de et vers la Tunisie voisine. Mais ils n’ont eu droit qu’à une baisse de 20% des frais d’hébergement et d’une exemption pour les étudiants et les personnes âgées au faible revenu.
A. S.
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