Première réaction marocaine à la salve de Tebboune : insultes et défi burlesque
Par Kamel M. – Le Makhzen et ses médias frétillent comme des sardines dans le filet du pêcheur. La sortie du président de la République dans son interview à l’hebdomadaire français Le Point les a visiblement déstabilisés, puisque la réaction grossière, comme de coutume, n’a pas tardé à se manifester via les sites relevant des services du binôme Hammouchi-Mansouri, respectivement patrons de la DGST et de la DGED. Abdelmadjid Tebboune n’a fait, pourtant, que réitérer les positions traditionnelles de l’Algérie dans le dossier sahraoui, au sujet des frontières qui, a-t-il décrété, resteront fermées et par rapport aux provocations répétitives du tapageur voisin de l’Ouest.
Ce qui semble avoir chatouillé la vanité royale de Mohammed VI et son régime, c’est le postulat de Tebboune sur le rapport de force défavorable au Maroc. Un postulat qui résonne, à vrai dire, comme une mise en garde à peine voilée à l’armée marocaine qui se prépare à mener une manœuvre militaire conjointe avec les troupes américaines courant juin. Les exercices programmés de longue date ont fait couler beaucoup d’encre, le Premier ministre islamiste, Saâd-Eddine El-Othmani, ayant affirmé, dans un tweet qu’il a aussitôt retiré, que l’opération conjointe allait s’étendre aux territoires sahraouis occupés, dont la région de Mahbes, au plus près de la frontière avec l’Algérie. Une information formellement démentie par le Pentagone.
«Tebboune n’a qu’à essayer d’envoyer l’armée algérienne au Sahara pour voir, alors, combien de Marocains vont se dresser contre elle», se braque le Makhzen qui lance ainsi un message à l’Algérie via ses relais de propagande. Une réponse disproportionnée à des propos mesurés tenus par le chef de l’Etat ; mesurés malgré la gravité des décisions prises ces derniers mois par le Maroc, allant de la violation du cessez-le-feu à Guergarate à la normalisation avec l’entité sioniste, en passant par les actions provocatrices au sein des institutions internationales et le financement de la subversion à travers deux mouvements classés comme organisations terroristes, le MAK et Rachad, et des cyber-agitateurs qu’il entretient ouvertement.
Dans le même temps, l’opposition marocaine pointe du doigt le «faiseur de crises» Nasser Bourita, le plus algérophobe des ministres marocains des Affaires étrangères. Son départ serait imminent, indiquent des sources informées, qui soulignent que ce dernier est le principal instigateur de toutes les opérations qui n’ont valu au Maroc que des problèmes dont, notamment, l’expulsion des paysans d’Al-Arja, dans l’extrême-ouest de l’Algérie, lesquels payent l’arrogance des dirigeants politiques marocains, et les sanctions économiques que l’Union européenne s’apprête à mettre en place contre le Maroc pour avoir cherché à attenter à la sécurité d’un de ses Etats membres, l’Espagne, en envoyant 10 000 migrants clandestins à l’assaut de l’enclave de Ceuta. Avant cela, le Makhzen s’était fait remonter les bretelles par Berlin après sa réaction intempestive au hissement du drapeau sahraoui à l’entrée du Parlement allemand.
Indésirable en Afrique et en Europe, le régime monarchique de Rabat va bientôt se retrouver également amputé de son allié israélien, Benjamin Netanyahou, qu’une coalition gouvernementale va envoyer au tapis après douze longues années d’un règne néfaste pour la paix au Proche-Orient et dans le monde.
K. M.
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