L’ambassadeur d’Algérie à Paris accuse Le Monde de servir des intérêts occultes
Par Houari A. – L’ambassadeur d’Algérie à Paris a réagi à l’article du Monde intitulé «L’Algérie dans l’impasse autoritaire». Adressant une mise au point au directeur du quotidien proche du Parti socialiste, Jérôme Fenoglio, Mohamed-Antar Daoud a regretté que les «héritiers de cette institution de référence en matière de journalisme se situent à des lieues des principes de déontologie imprimés par son fondateur, Hubert Beuve-Méry, dont les positions concernant la Révolution algérienne contre le colonialisme restent inscrites dans les annales de la presse française».
L’ambassadeur s’est indigné de ce que Le Monde ait rédigé ledit article «à partir d’une salle de rédaction parisienne» et que l’auteur de l’éditorial incriminé soit empreint d’une «subjectivité déconcertante». «Le caractère délibérément outrageux et violent de ce texte, prenant pour cible le président de la République et l’institution militaire, interpelle sur les desseins réels d’un tel acharnement qui se renouvelle, sciemment, à l’approche de chaque échéance politique dans mon pays», écrit Mohamed-Antar Daoud, qui estime que «l’on est légitimement en droit de s’interroger sur la démarche du Monde, voire sa motivation», en suspectant le média français de «servir les intérêts occultes des lobbies hostiles à une relation apaisée entre l’Algérie et la France».
L’ambassadeur d’Algérie à Paris dénonce, dans ce sillage, le recours par Le Monde à des «clichés éculés, véhiculés et ressassés sans cesse par un nombre de médias», en déplorant que, «contrairement à d’autres pays, et dès lors qu’il s’agit de commenter l’actualité politique en Algérie, on déforme la réalité en employant des qualificatifs inappropriés, présentant, ainsi, le maintien de l’ordre, prérogative régalienne de tout Etat, comme pratique de répression et d’étouffement».
Mohamed-Antar Daoud croit savoir que le pamphlet du Monde est une réaction à «l’écho favorable» engendré par l’interview du président Tebboune au magazine Le Point. Mais, précise toutefois l’ambassadeur, cet écart du journal français ne changera rien à l’autorisation accordée à son journaliste de se rendre en Algérie pour couvrir les élections législatives du 12 juin courant.
H. A.
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