Posture impopulaire
Par L’hadi – Le président de la République a affaire à une cour de conseillers dont la rigidité intellectuelle, la vision manichéenne de la société, la conception antagoniste des rapports politiques dictent le comportement comme la pensée. L’influence d’un conseiller politique tend, par la force des choses, à devenir exclusive avant de se révéler excessive. Le président de la République doit tenir compte de ces paramètres afin de s’affranchir de toute posture impopulaire.
L’exercice du pouvoir impose très vite de regarder la vérité en face, fût-elle brutale et dérangeante, à moins de se dérober devant elle par démagogie ou calcul politique à courte vue.
Après avoir consulté les principaux responsables de l’opposition sans culture politique, multiplié les contacts avec des parlementaires et autres personnalités qui ne parviennent plus à distinguer la réalité de l’imaginaire, le président de la République, mal conseillé, s’est résolu, comme ses prédécesseurs, à triturer la Constitution, alors qu’il aurait dû faire le contraire pour marquer de son empreinte le début de sa législature en devenant le premier Président à ne pas toucher à la Loi fondamentale de la République.
A la lumière de ces élections législatives, chacun comprend que la décision de dissoudre l’Assemblée nationale a été une erreur de zozo, dans la mesure où le premier parti d’Algérie est celui des abstentionnistes. Les résultats se soldent par un désaveu cinglant.
Ce n’est pourtant pas faute d’être convié et incité à se séparer sur le champ de ceux qui sont désignés comme le mauvais génie : instigateur funeste d’une opération qui a si mal tourné. Des conseillers censés exercer sur le président de la République une influence si écrasante que le chef de l’Etat serait devenu, en quelque sorte, incapable de leur résister. Le président de la République est le seul responsable de la dissolution et de son échec. Il ne doit pas chercher quelque bouc émissaire qui lui permettrait de se donner bonne conscience.
L’Algérie mérite du sérieux. C’est le devoir du président de la République.
L. H.
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