Lutte contre le trafic de Cocaïne : ce que The Independent a écrit sur l’Algérie
Par Nabil D. – The Independent salue l’efficacité des services de sécurité algériens dans la lutte contre le trafic de cocaïne, considérant l’Algérie comme un bouclier face à ce phénomène dangereux. Pour le journal britannique, qui évoque une «vague de trafic de drogue sans précédent», l’Afrique du Nord «est de plus en plus transformée en porte d’entrée pour les trafiquants de drogue visant l’Europe». Le média londonien estime que «la découverte de près d’une demi-tonne de cocaïne flottant dans les eaux au large de la ville portuaire algérienne d’Oran à la fin du mois dernier a mis en avant l’importance croissante de l’Afrique du Nord en tant que point de transit vital pour les trafiquants de drogue cherchant à accéder aux marchés lucratifs d’Europe et du Moyen-Orient».
«Il s’agit de la deuxième cargaison massive de cocaïne découverte en Algérie», note le journal, qui rappelle qu’en mai 2018 les autorités ont saisi plus de 700 kg de drogue sur un cargo transportant de la viande congelée en provenance du Brésil, cherchant à entrer à Oran après avoir accosté en Espagne. «Cette saisie a conduit à un scandale national et à des arrestations massives dans toute l’Algérie», souligne The Independent, selon lequel la dernière saisie de 490 kg est un coup sérieux porté par les services de sécurité algériens aux barons de la cocaïne.
«La drogue dure ne peut parvenir que du Maroc», estime, dans ce sillage, une source proche du dossier, qui rappelle qu’au début de l’année en cours les douaniers brésiliens avaient découvert 460 kg de cocaïne dans une cargaison en route pour le port de Tanger Med, au Maroc. La saisie de cette gigantesque quantité avait été effectuée au port de Santos. La drogue était dissimulée dans des sacs de haricots. Plus de 1 500 kilos de cocaïne en partance pour le Maroc avaient été saisis par les autorités portuaires colombiennes le 11 janvier dernier. Ce qui fait un total de 2 tonnes saisies en deux semaines.
Le port de Tanger Med est devenu une plaque tournante du trafic de drogue en provenance d’Amérique latine et destinée à l’Europe. «Les réseaux de trafic européens sont très satisfaits de ce service assuré par ce plus grand port de la Méditerranée grâce à sa logistique impeccable», note notre source. «L’Europe, qui passe un deal avec le Maroc pour bloquer les migrants africains, laisse ou voit passer en contrepartie beaucoup de produits prohibés en provenance du nord du Maroc et de Colombie, résine de cannabis et drogues dures qui vont de pair avec la MDMA (ecstasy, ndlr) hollandaise et aussi mexicaine», fait remarquer notre source qui souligne que «ce trafic profite à des filières latino-américaines, marocaines et européennes constituées en institutions, en cartels et en mafias» qui profitent de la «bénédiction de la DEA américaine dont la politique est fondée sur le réalisme brutal de Washington qui consiste à accompagner et gérer un mal qu’on sait incurable».
«Tanger Med est l’Anvers méditerranéen de la cocaïne», explique notre source, qui précise que ce port «est un des points d’entrée les plus importants de la route de la coke sud-américaine» et «sert ensuite de relais pour Rotterdam, Anvers, Hambourg et Naples vu les facilités offertes par Tanger Med à tous points de vue et les services offerts par les douanes et les services de répression des stupéfiants et autres organismes directement ou indirectement concernés», autrement dit grâce à des complicités au sein même des institutions officielles.
La Grande-Bretagne, elle aussi une destination de cette marchandise prohibée, met en avant le rôle des services de sécurité algériens dans la lutte contre ce trafic dans lequel le Maroc voisin occupe une place prépondérante.
N. D.
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