Pourquoi l’extradition d’un membre de Rachad d’Espagne effraie Larbi Zitout
Par Nabil D. – Rachad est plongé dans la fange jusqu’au cou. C’est, en effet, la mine dépitée que le chef de file de cette nébuleuse islamiste, désormais classée comme organisation terroriste par l’Algérie, a annoncé l’extradition effective de Mohamed Abdallah par l’Espagne vers l’Algérie. «C’est une nouvelle extrêmement embarrassante !» a-t-il répété plusieurs fois, ne se rendant sans doute même pas compte qu’il révélait ainsi moins son empathie envers son acolyte que sa crainte de le voir tout confesser aux services de sécurité algériens sur l’organigramme de Rachad, ses sources de financement, ses accointances avec les officines étrangères et, surtout, les personnes qui divulguent des informations classées secret-défense à partir d’Algérie.
En désespoir de cause, les responsables de Rachad, appuyés par leurs soutiens habituels, au Maroc notamment, ont lancé une campagne pour dénoncer l’extradition de l’ancien gendarme, en jouant, comme à leur habitude, sur la fibre sentimentale. Ne s’embarrassant pas de scrupule, Larbi Zitout et ses complices ont tenté de créer une vague d’indignation en diffusant les images des enfants en pleurs du ressortissant algérien extradé. Mais la pêche au leurre n’a pas fonctionné, les autorités espagnoles prenant en charge ces derniers dont la mère est libre de ses mouvements.
Larbi Zitout a admis qu’il virait effectivement régulièrement de l’argent à Mohamed Abdallah, même s’il a sans aucun doute menti sur les montants transférés. En avouant qu’il agissait «en toute légalité» puisque lesdits transferts de Londres vers Alicante se faisaient «de banque à banque», il se trahit lui-même car cela prouve que tous les intervenants sur YouTube qui lui sont inféodés, qu’ils soient basés en France, en Suisse, en Espagne, en Turquie ou ailleurs, sont bel et ben rémunérés par son organisation dans ce qui s’apparente à une toile d’araignée dans laquelle s’entremêlent subversion et business lucratif.
Par ailleurs, le fait qu’il «plaide coupable» en public dans cette affaire de transfert d’argent donne à croire que des sommes autrement plus conséquentes circulent de façon clandestine entre les membres de ce mouvement financé par le Maroc, le Qatar et la Turquie, trois pays soit gouvernés par les Frères musulmans, soit les utilisant dans leur politique étrangère pour détruire des pays du Moyen-Orient, comme la Syrie, ou du Maghreb, comme ils essayent vainement depuis des décennies en Algérie.
La liste des contacts secrets et des bailleurs de fonds de Rachad sera donc révélée et elle risque de faire voler en éclats le travail d’au moins trois décennies de manipulations au profit de puissances étrangères. Il est donc question d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’intelligence avec l’ennemi, de haute trahison et de blanchiment d’argent. Ce dernier chef d’accusation donnera lieu à l’extradition de tous les membres de cette organisation criminelle, où qu’ils se trouvent. C’est cela qui donne des sueurs froides à Larbi Zitout et à ses compères en Suisse, en France et dans d’autres Etats européens, notamment, où on ne badine pas avec les spéculations illégales, les activités mafieuses et la fraude fiscale.
N. D.
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