Alger-Rabat : une source diplomatique révèle pourquoi la médiation est exclue
Par Abdelkader S. – Irritation, désaccords et déclarations chocs. Les relations entre l’Algérie et le Maroc traversent, encore une fois, de nouvelles turbulences après la rupture des relations diplomatiques. Une décision algérienne largement qualifiée de «judicieuse» et de «sage». Ainsi, quelque chose a changé depuis le 24 août dernier. L’Algérie est attaquée de tous côtés. «Les hautes autorités algériennes ont pris cela au sérieux et ont chargé le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, de répondre au voisin chérifien par une guerre encore plus intelligente, plus propre et plus subtile, en même temps», explique une source diplomatique algérienne proche du dossier, qui se dit «choquée et intriguée par les affirmations des médias marocains, lesquelles ont pris des proportions très inquiétantes».
Sur ce sujet, notre source a recensé vingt-huit occurrences de déclarations officielles marocaines provocatrices. «Au-delà des propos mielleux contenus dans le discours du roi, Rabat oublie qu’Alger attend toujours des clarifications sur la dernière dérive onusienne du royaume à l’encontre de l’Algérie. Or, Mohammed VI n’en dit mot», rappelle notre source, selon laquelle, «pour le moment, nous constatons que notre pays est visé par une campagne orchestrée avec assez de ruses malsaines par un voisin encombrant dont la haine est devenue historique».
«Notre ministre, Ramtane Lamamra, grand spécialiste de la communication, sait pertinemment que la réponse algérienne sera symétrique, en termes d’intelligence, de pertinence, de subtilité et de cruauté», souligne notre source, qui précise que «cette guerre algérienne sera, toutefois, éthique et objective». «Sur le fond du problème qui envenime les relations bilatérales, les responsables marocains, à court d’arguments, n’ont rien trouvé de mieux que de s’attaquer à l’Algérie en portant des accusations gratuites et en s’efforçant de l’impliquer en tant que protagoniste dans le conflit du Sahara Occidental», relève notre source, pour laquelle «la stratégie à mettre en place doit être implacable, sans pitié».
Notre source diplomatique est catégorique : «Un retour à la situation antérieure est absolument exclu dans le présent et dans l’avenir.» Elle explique pourquoi : «En réponse aux spéculations médiatiques et à d’autres élucubrations autour de l’idée de médiation entre l’Algérie et le Maroc, à la suite de la rupture des relations diplomatiques, maladroitement présentées à l’initiative de la partie algérienne, la décision algérienne de rompre avec le voisin belliqueux est totalement fondée, sage et appropriée, compte tenu de la grave et persistante violation par le Maroc des engagements essentiels qui structurent les relations entre les deux pays.»
«L’idée réductrice et superficielle de médiation ignore la gravité des responsabilités du Maroc dans la dégradation chronique des relations bilatérales et occulte délibérément l’ampleur des dommages politiques et moraux causés par les faits et les méfaits cautionnés par les différents cercles marocains», fait encore savoir notre source. «C’est dire, donc, que les déclarations, hélas, mensongères desdits cercles visent à dénaturer les faits et à travestir la réalité», poursuit-elle. «Pour redresser tout cela, il faudrait une réelle prise de conscience que nos voisins marocains n’ont malheureusement pas, car aveuglés par un imaginaire obscur et légendaire», conclut notre source qui réfute, donc, toute idée de médiation, d’où qu’elle émane, dans le différend qui oppose Alger et Rabat.
A. S.
Comment (50)