Les sept grands axes majeurs de la nouvelle politique étrangère de l’Algérie
Dans le sillage de l’adoption du plan d’action du gouvernement par le Conseil des ministres, le 30 août dernier, le président Tebboune a décidé d’ajuster et d’affuter les outils de la diplomatie algérienne pour l’engager résolument dans les nouvelles formes d’action modernes de la diplomatie mondiale telles qu’elles se déploient aujourd’hui au niveau des grandes puissances et des grandes organisations internationales, a-t-on appris de sources autorisées.
Dans le but de conférer à l’appareil diplomatique algérien la flexibilité, l’efficacité et la réactivité nécessaires devant permettre à notre pays de faire face aux multiples enjeux de l’heure, le Président a décidé la création de postes d’envoyés spéciaux chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie sur sept axes d’efforts essentiels, reflétant ses intérêts et ses priorités, sous l’autorité directe du ministre des Affaires étrangères. Cet ajustement a vocation à renforcer la capacité d’interaction et d’influence de notre diplomatie et la démultiplication de la présence de l’Algérie et l’efficacité de son action sur les scènes régionales et internationale ainsi que sur les questions globales et transversales.
Le choix s’est porté sur des diplomates chevronnés ainsi que sur des responsables et experts de haut niveau pour occuper ces nouvelles fonctions.
Il s’agit d’Amar Belani, qui sera chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb ; d’Ahmed Benyamina, chargé des questions de sécurité internationale ; de Boudjemâa Delmi, chargé de questions africaines, en particulier de la géostratégie de l’espace sahélo-saharien et de la présidence du comité de suivi de l’application de l’Accord d’Alger sur la paix et la réconciliation au Mali. Il s’agit également de Taos Haddadi-Djellouli, chargée de la communauté nationale établie à l’étranger ; d’Abdelkrim Harchaoui, chargé de la diplomatie économique ; de Nor-Eddine Aouam, chargé des pays arabes, et de Leïla Zerrougui, chargée des grands partenariats internationaux.
Ces cadres supérieurs de la nation, qui sont tous de purs produits de l’Algérie indépendante, ont eu des parcours marqués du double sceau du patriotisme et du professionnalisme.
Amar Belani a occupé plusieurs postes d’ambassadeur dont le plus récent auprès du royaume de Belgique et auprès de l’Union européenne et de l’OTAN ; il a été également porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Ahmed Benyamina a également occupé plusieurs postes d’ambassadeur, successivement au Pakistan, en Grande-Bretagne, en Grèce et au royaume du Maroc.
Boudjemâa Delmi a exercé dans d’importantes capitales de la diplomatie multilatérale, notamment à Addis-Abeba, à Genève ainsi qu’à Tokyo.
Fille d’émigré, Taos Haddadi-Djellouli a été la cheffe de cabinet du secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale établie à l’étranger et elle a longtemps travaillé sur le dossier des relations algéro-françaises avant d’exercer en qualité d’ambassadrice d’Algérie en Roumanie.
Abdelkrim Harchaoui a exercé notamment les fonctions de ministre des Finances et de ministre du Commerce ; cadre de grande compétence, il est un parfait connaisseur des institutions économiques, financières et commerciales internationales.
Ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Nor-Eddine Aouam est actuellement ambassadeur auprès de l’Allemagne. Il a été ambassadeur à Addis-Abeba auprès de l’Union africaine.
Leïla Zerrougui a accompli une longue carrière de fonctionnaire internationale qui a culminé avec sa nomination au poste de secrétaire générale adjointe des Nations unies et cheffe de la mission de stabilisation de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco). Sa carrière nationale dans la magistrature a fait la démonstration de qualités humaines et professionnelles de grande valeur.
Il s’agit, en l’occurrence, de cadres qui ont engrangé une vaste expérience qui devrait leur permettre d’accompagner utilement et collectivement le ministre des Affaires étrangères, notamment en matière d’analyse et d’anticipation dans la perspective tracée par le chef de l’Etat concernant une diplomatie réellement dynamique et proactive, qui puisse être en mesure de disposer de capacités d’initiative sur les grands dossiers régionaux et internationaux et de s’inscrire dans une logique d’influence pour conforter le rôle de l’Algérie en tant que puissance médiane productrice et exportatrice de paix, de stabilité et de sécurité.
Dans le cadre de cette reprise en main et dans le même esprit, le président de la République vient de prendre la décision de lancer un très vaste mouvement qui touchera plus de soixante-dix postes diplomatiques et consulaires. Ce véritable redéploiement diplomatique est marqué par la volonté du chef de l’Etat de mobiliser au bénéfice de la défense des intérêts de l’Algérie dans le monde l’expérience de nombreux cadres cumulant des décennies d’activités avec la promotion de nombreux jeunes diplomates, avec le souci de rehausser la représentation féminine.
Par ailleurs, et dans cette même logique de modernisation profonde de l’appareil diplomatique, de ses méthodes de travail et de sa nécessaire adaptation aux défis de l’heure, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a été chargé de préparer une grande conférence qui regroupera l’ensemble des chefs de postes diplomatiques et consulaires. Cette grande messe diplomatique qui participe de l’œuvre de rénovation des méthodes de travail apportera sa contribution à la modernisation de l’appareil diplomatique en tant que vecteur de paix, de sécurité et de développement. Elle consacrera également notre attachement viscéral à notre communauté nationale à l’étranger en tant qu’avant-garde de la nation sur l’arène mondiale au service des intérêts stratégiques de l’Algérie.
Un autre axe majeur qui retient toute l’attention des décideurs concerne la nécessaire réactivation de la direction générale de la veille stratégique, de l’anticipation et de la gestion des crises, en tant qu’outil important de la diplomatie moderne. Dans un contexte de défis multiples et variés (Covid, incendies meurtriers, conflit du Sahara Occidental, tensions régionales autour du Mali et de la Libye, etc.), cette structure importante du ministère doit être pleinement opérationnalisée pour anticiper les actions hostiles et les campagnes malveillantes de désinformation dirigées contre l’Algérie.
La mobilisation optimale de la diplomatie algérienne, dans cette conjoncture en particulier, viendra tout naturellement en accompagnement du secteur stratégique de la défense nationale dans l’œuvre de consolidation du rempart de l’intégrité territoriale, de l’indépendance, de la souveraineté et de l’unité nationales de notre pays.
«Plus que jamais, défense et diplomatie algériennes porteront haut l’étendard de la souveraineté, de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale de l’Algérie pour honorer le sacrifice des valeureux martyrs en restant fidèles au message du 1er Novembre 1954», note notre source.
A. B.
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