Une source autorisée explique pourquoi Antar Daoud s’est rendu en France
Par Nabil D. – Une source autorisée a démenti que Mohamed-Antar Daoud ait repris ses fonctions et a expliqué à Algeriepatriotique la raison de son déplacement en France. L’ambassadeur d’Algérie à Paris s’est rendu à Monaco, comme auparavant à Andorre, pour y présenter ses lettres de créance aux autorités de ces deux principautés. Il devra rentrer en Algérie une fois cette mission accomplie, apprend-on.
Il n’y a aucune avancée qui appelle un apaisement dans les relations entre l’Algérie et la France, suite à la crise provoquée par les propos du président français, Emmanuel Macron, qui a affirmé que la nation algérienne n’existait pas avant la colonisation française et s’est ingéré dans les affaires internes de l’Algérie en s’autorisant un commentaire jugé inacceptable par Alger. Le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris a été assorti à l’interdiction du survol de l’espace aérien algérien par les avions militaires français.
Une récente déclaration de Mohamed-Antar Daoud qui exhortait la communauté algérienne en France de s’impliquer davantage dans la politique en France pour en influencer le cours, a provoqué une levée de boucliers de certains milieux anti-algériens qui y ont vu une forme d’ingérence étrangère dans les affaires internes de la France. Une attitude étrange dans un pays connu pour être un des artisans les plus actifs de l’interventionnisme érigé en principe sous le couvert de la défense des droits de l’Homme et de la protection de populations menacées par leurs «régimes». Selon des sources proches de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, ses propos visaient ni plus ni moins qu’à inviter les Algériens de France à faire front commun contre la montée de la xénophobie, du racisme et de l’islamophobie à l’approche d’échéances électorales, source de surenchère politicienne prenant pour cible la communauté immigrée, maghrébine en particulier.
Pour cette source, l’ambassadeur d’Algérie a pour rôle de défendre les ressortissants algériens «qu’ils aient une, deux ou trois nationalités car, à la base, ce sont des concitoyens au service desquels les institutions diplomatiques et consulaires travaillent». «Les autorités françaises semblent être incommodées dès qu’un représentant officiel algérien s’adresse à ses administrés dans l’Hexagone, préférant sans doute que celle-ci subisse les attaques dont elle est constamment l’objet sans qu’il ne soit permis à l’ambassadeur de réagir», ajoute notre source, qui s’étonne que «le lobbying envahissant du Maroc qui place ses pions dans tous les rouages de l’Etat français n’indispose pas outre mesure les responsables français qui, au contraire, y voient un exemple d’intégration réussie».
«Les sources qui ont donné la fausse information au quotidien algérien qui a forcé le trait en qualifiant le [faux] retour dans la clandestinité de notre ambassadeur à son poste de honte avaient forcément une intention malveillante. A tout le moins, elles sont mal informées et ont induit en erreur un journal pourtant réputé pour son sérieux», regrette notre interlocuteur qui inscrit ce «faux pas» dans le contexte de la crise actuelle entre l’Algérie et la France, cette dernière «étant habituée à faire de la désinformation et de l’encouragement de la subversion à partir de son sol une arme contre son ancienne colonie qui vient de lui infliger une correction que les autorités françaises étaient loin de prévoir».
N. D.
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