Si El-Hachemi Assad : «L’enseignement de la langue amazighe tend vers sa généralisation»
Le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a déclaré, dimanche à Mila, qu’«il existe un intérêt et un engouement pour l’apprentissage de la langue amazighe à travers le pays», rapporte l’APS.
«L’apprentissage de la langue amazighe suscite de l’intérêt et son enseignement s’oriente progressivement vers la généralisation», a précisé Si El-Hachemi Assad, lors de son passage au Forum de la Radio à partir de Mila, soulignant que «l’apprentissage de la langue amazighe se heurte à certains obstacles», évoquant notamment l’insuffisance du volume horaire qui lui est alloué, le manque de supports, ainsi que la problématique de poursuivre l’enseignement de cette langue dans les trois paliers.
Si El-Hachemi Assad a souligné que l’objectif du HCA est de «rendre obligatoire l’enseignement de cette langue par étape, en commençant par surmonter le problème existant dans la loi d’orientation sur l’éducation qui stipule que la langue amazighe est facultative et celui relatif à la poursuite de son enseignement dans les divers paliers, notamment à la lumière du statut de la langue amazighe dans la nouvelle Constitution.
Abordant la réunion consultative qu’il avait tenue avec les professeurs de langue amazighe et le directeur de l’éducation de la wilaya de Mila, le SG du HCA a révélé que cette langue est enseignée dans deux des 32 communes que compte la wilaya, ce qui nécessite, a-t-il dit, «de déployer davantage d’efforts par le secteur local de l’éducation pour élargir l’enseignement de la langue amazighe dans d’autres communes de Mila, dès la prochaine rentrée scolaire».
Estimant l’enseignement de tamazight comme étant «un projet de dimension nationale et non restreint à certaines wilayas seulement», Assad a évoqué le travail effectué par le HCA pour redonner la dimension civilisationnelle à l’Algérie, en mettant l’accent sur la dimension nationale de la langue amazighe, ainsi que la mise en place des mécanismes pour accompagner les recherches liées à l’amazighité et œuvrer à la classification des éléments du patrimoine amazigh immatériel au niveau de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Il a, dans la foulée, évoqué également la récente transcription de la variante linguistique «korandjé», un mélange des langues amazighe, arabe et africaine, utilisé dans la région de Tabelbala, à Béni Abbes, dans la wilaya de Bechar.
En réponse au problème du retard dans le recrutement des diplômés des instituts de langue amazighe, le secrétaire général du HCA a expliqué que le dossier nécessite un «soutien exceptionnel» pour les prendre en charge, du fait, a-t-il soutenu, que près de 6 000 diplômés de ces instituts sont en quête d’un emploi et ne peuvent être pris en charge uniquement dans le secteur de l’éducation.
Dans le même contexte, il a précisé qu’«une première démarche a été prise par le Haut Commissariat à l’amazighité, à travers des contacts établis avec les services de la Fonction publique, pour la prise en charge de ces diplômés au niveau d’autres secteurs tels que la culture et les arts, l’intérieur, les collectivités locales et l’aménagement du territoire».
R. N.
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