Zemmour s’est suicidé
Par Karim B. – Le désormais candidat à l’élection présidentielle Eric Zemmour a ajouté une pierre à son édifice de l’aversion dans l’érection de laquelle il se distingue comme un des meilleurs architectes. Ce mardi soir, au journal télévisé de TF1, le prétendant à la fonction suprême a déclaré qu’il ne faisait pas de distinction entre islam et islamisme. Adossé à sa haine viscérale envers la religion musulmane et les musulmans, il a réitéré ses thèses islamophobes et xénophobes d’une aridité terrible, après qu’il eut, dans une mise en scène grotesque et risible, remonté le sens inverse de l’histoire, promettant aux «Français de souche» une guerre sans merci contre le «grand remplacement» – traduire les «bougnouls» et les «négros» réunis sous le vocable de «racaille» – en voulant tenir le volant en 2022 mais en regardant dans le rétroviseur.
C’est à des électeurs frustrés qu’il croit tenir à sa merci que Zemmour s’est adressé dans sa déclaration de candidature, un alliage de sottises et de lâcheté fondu dans un moule fait d’images subliminales qui montrent une France «conquise» par les musulmans, allusion à une croisade future que le plus français que les Français compte mener s’il venait à être élu. En se mettant dans la peau du général De Gaulle et en poussant le ridicule jusqu’à lui emprunter son microphone vintage, il a cru écraser l’intelligence des Français sous ses pieds, lui qui, avec Marine Le Pen, se donnent la main pour casser du musulman mais en concourant chacun dans sa propre écurie.
Le schizophrène Eric Zemmour, descendant d’Algérien mais anti-algérien jusqu’aux tripes, portait dans son regard fuyant le stigmate d’une rancune maladive dont la flamme demeure condescende tant qu’il n’aura pas débroussaillé son âme, pour reprendre le théologien suisse Jean-Pierre Schaller. Le feu consume de l’intérieur celui qui, gros de ressentiment, s’est surpris à se vautrer aux pieds des ultranationalistes dont il ne peut, pourtant, se proclamer, son nom trahissant son «impureté ethnique».
Le polémiste aigri manque lamentablement de qualités qui feraient de lui un président de la République. Son rôle est terminé avant même d’avoir commencé et sa mort politique par suicide a été établie après autopsie publique.
K. B.
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