Amar Belani : «L’Etat soutiendra les Algériens dépossédés de leurs biens au Maroc»

Belani SO
Amar Belani. D. R.

L’envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani a affirmé que l’Algérie «ne restera pas les bras croisés et recourra à tous les moyens légaux et les mécanismes juridiques pour défendre les droits spoliés de centaines de citoyens algériens dépossédés de leurs biens au Maroc sans aucune indemnité», rapporte l’APS.

Dans une contribution intitulée «L’Etat soutiendra les Algériens dépossédés de leurs biens au Maroc» publiée par le quotidien Echorouk, Belani a souligné que l’Algérie «apportera toutes formes d’appui aux associations chargées de défendre ces victimes pour leur permettre de faire entendre leurs voix et se constituer partie civile dans les actions en justice qui seront engagées à l’avenir contre les autorités marocaines devant les différents organismes internationaux pour recouvrer leurs droits».

«Dans le contexte de leurs campagnes enragées et incessantes contre l’Algérie, les porte-voix haineux et les plumes stipendiées du Makhzen marocain qui développent une addiction aux atteintes répétées à l’Algérie, à ses symboles et à son peuple, ont repris leur propagande mensongère sur les prétendus biens de Marocains en Algérie», a précisé le diplomate algérien.

«Ces porte-voix haineux tentent vainement, comme à l’accoutumé, de faire passer le Maroc pour victime dans ce dossier, en falsifiant les faits et en négligeant les vérités historiques établies par des documents», a-t-il ajouté.

«En évoquant le sujet des Marocains ayant quitté l’Algérie en 1975, la partie marocaine veut induire en erreur l’opinion publique dans les deux pays et au plan international et occulter la vérité en évoquant des prétendues biens de ces ressortissants qui auraient été confisqués par les autorités algériennes», a-t-il dit.

Pour leur majorité, ces ressortissants «ne possédaient pas de biens propres en Algérie, mais étaient de simples ouvriers et artisans, voire des métayers, détenteurs du cinquième, des locataires de biens immobiliers et travailleurs sur des terres appartenant à l’Etat algérien ou à des tiers», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Belani a souligné que des centaines de citoyens algériens établis au royaume du Maroc ont été soumis, durant la même période, à des mesures arbitraires, injustes et inéquitables. Ils ont été expulsés du Maroc et dépossédés de leurs biens fonciers à vocation agricole sans aucune indemnisation. De plus, les autorités marocaines ont procédé, en vertu du décret royal du 2 mars 1973 portant loi num. 1-73 relative au transfert des biens confisqués à la propriété de l’Etat, à la nationalisation des milliers de hectares des terres agricoles et des centaines de biens immobiliers appartenant à d’anciennes familles algériennes qui vivent au Maroc, pour être par la suite mis à la disposition de la Société de gestion des terres agricoles (SOGETA), sans aucune indemnisation pour ces familles lésées.

A ce titre, Belani a précisé que les terres que possédaient les Algériens ont été acquises à travers des transactions commerciales libres, tandis que la plupart des terres confisquées à des ressortissants européens avaient été acquises sous le système des mandats.

«Outre le fait qu’elle constitue une violation du droit de propriété garanti par les conventions internationales, l’expropriation des biens des Algériens est une violation flagrante, non seulement des accords algéro-marocains, notamment le traité d’Ifrane signé le 15 janvier 1969, la convention d’établissement du 15 mars 1963 et le protocole annexe, modifiant et complétant les dispositions de cette convention signé à Ifrane en date du 15 février 1969, mais aussi des lois marocaines elles-mêmes, en particulier les dispositions du décret susmentionné relatives aux mesures d’indemnisation des propriétaires des terres nationalisées», a-t-il ajouté.

Les autorités marocaines ont exclu, à ce jour, les propriétaires algériens des procédures d’indemnisation. En revanche, Rabat a signé à partir de 1974 des accords bilatéraux dits «règlement des arriérés financiers dus à l’application du décret royal de 1973», avec de nombreux pays européens auxquels appartiennent les ressortissants dépossédés de leurs biens, en vue de définir la valeurs des indemnisations et les modalités de versement aux ayant-droits, à l’instar de la France (1974), la Belgique (1976), l’Espagne (1979), le Royaume-Uni (1981) et les Pays-Bas (1995).

 La politique de la main tendue : un pur mensonge 

Les autorités marocaines se plaisent à léser les intérêts des propriétaires algériens, a affirmé l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, précisant que les ministères marocains de l’Intérieur et de l’Agriculture avaient adressé des ordonnances aux autorités locales datées respectivement du 29 juillet et 20 août 1974 à l’effet de permettre aux Algériens de bénéficier seulement du droit de concession mais pas du droit de propriété des terres agricoles dont la superficie ne dépasse pas 10 hectares, a soutenu le diplomate, soulignant que même ce droit n’avait pas été respecté.

Pour Belani, ce traitement discriminatoire reflète «la rancœur qu’a le Makhzen pour l’Algérie et les Algériens, ce qui bat en brèche le mensonge de la politique dite de la main tendue et contredit sa prétendue volonté de normaliser les relations avec notre pays».

Cette politique hostile et discriminatoire à l’égard des Algériens a atteint son paroxysme lorsque les autorités marocaines ont procédé à l’expulsion du sol marocain en 1994 de milliers d’Algériens, dont des résidents en bonne et due forme, détenteurs d’autorisations de séjours, sous prétexte de l’attentat terroriste de Marrakech, a rappelé Belani, ajoutant que leurs biens ont été confisqués, ce qui s’ajoute à la longue liste de propriétés (immeubles, bâtiments, sociétés et terrains) appartenant à l’Etat algérien et à des citoyens algériens, accaparées abusivement et illégalement par le Makhzen.

Malgré ce comportement hostile du Maroc, l’Algérie a toujours affirmé qu’elle était pleinement disposée à régler ce dossier et de bonne foi, a souligné Belani, précisant qu’en 2003 l’Algérie a appelé à la création d’une commission consulaire et sociale mixte pour le règlement du différend foncier entre les deux pays.

Cette commission s’est effectivement réunie à deux reprises en 2003 à Alger et à Rabat, après quoi les deux parties ont convenu de régler le dossier des litiges fonciers sur la base de la réciprocité, a-t-il fait savoir.

Malheureusement, la partie marocaine, comme à son habitude, s’est soustraite à ses engagements. Ces derniers n’ont jamais été honorés après que Rabat a totalement gelé ce mécanisme dans le contexte de l’annonce du Plan Baker pour le règlement du conflit au Sahara Occidental (31 juillet 2003), a-t-il ajouté.

Les hautes autorités en Algérie «ont longtemps fait prévaloir la voix de la sagesse dans le traitement du dossier des Algériens arbitrairement et injustement dépossédés de leurs biens au Maroc, partant de son attachement aux valeurs de fraternité et aux principes de bon voisinage, mais cette sage position s’est heurtée au refus marocain entêté et injustifié d’un règlement global et juste de cette question, voire à une tentative marocaine désespérée de falsifier les faits et de faire pression sur notre pays, par le biais d’associations hostiles, dans les fora internationaux concernant la question des Marocains ayant quitté l’Algérie en 1975», a mis en avant Belani.

Face à cette situation, «l’Algérie ne restera pas les bras croisés et n’hésitera pas à user de tous les moyens et mécanismes légaux et légitimes pour défendre les droits spoliés de centaines de citoyens algériens dépossédés de leurs biens sans aucune indemnisation», a-t-il prévenu.

R. N.

Comment (8)

    Unesco- Patriotisme intangible- Qui peut EXPLIQUER ?
    30 décembre 2021 - 23 h 59 min

    Beaucoup de Citoyens EXIGENT DES EXPLICATIONS.
    Ou étaient Nos REPRÉSENTANTS pendant
    Le DÉPÔT
    l’EVALUATION
    Et de l’Adoption lors d’un Conseil Intergouvernemental… de ce DÉTOURNEMENT CULTUREL
    de la FANTASIA ALGÉRIENNE sous prétexte qu’un art similaire ait pu être pratiquée ailleurs…par des Comédiens pour des TOURISTES
    Que s’est-il passé !
    Sans vouloir jeter la Pierre aux Personnes.
    Beaucoup de Citoyens EXIGENT DES EXPLICATIONS.
    – L’ALGERIE a participe a la RÉDACTION de la CONVENTION
    – L’ALGÉRIE Finance
    – L’ALGÉRIE héberge à ALGER le Centre Régional de SAUVEGARDE du PATRIMOINE CULTUREL intangible pour l’AFRIQUE
    – Centre de CATÉGORIE 2
    …,
    A titre personnel, je maintient que cette USINE A GAZ, et toute cette Machinerie, sous prétexte de PRÉSERVER donne a certains le Droit de jouer des JEUX ÉTROITS et MINABLES de Soft Power déguisé utilisée habilement par le Pays Elu comme le Plus MALHONNÊTE DU MONDE dans une Institution connue pour son haut degré de Corruption.

    Sans réponse, par nos Responsables et représentants, je serais amené à penser qu’au mieux c’est de l’INCOMPETENCE, au Pire..,

    Selecto
    29 décembre 2021 - 22 h 08 min

    Les Algériens qui vivaient au Maroc étaient des seigneurs avec leurs biens contrairement aux Marocains qui vivaient en Algérie étaient des minables, certains d’eux ont échappé a la rafle de 1975 et vivent toujours en Algérie avec la nationalité algérienne obtenue avec la complicité de traîtres, il faut faire la chasse a ces vipères qui ont noyauté nos administrations.

    Attention a Cheba Zehounia qui a été naturalisée dans les années 2000 qui fait de la propagande dans ses chansons au slogan « algériens marocains khaoua khaoua » surtout ces derniers temps.

    PARIBAS doit Rembourser
    29 décembre 2021 - 16 h 45 min

    Autant s’adresser Directement aux PROPRIÉTAIRES du Sultanat marocain, complice de RECEL de VOL.
    Azoulay et la Banque PARIBAS a qui appartient le Sultanat marocain doivent REMBOURSER

    Elephant Man
    29 décembre 2021 - 16 h 20 min

    Effectivement, comme le mentionne l’article et les commentaires AP le voleur qui crie au vol !!
    La technique de l’inversion accusatoire : le criminel se victimise et criminalise la victime.
    Et je ne reviens pas sur ce que j’ai déjà écrit fifille Azoulay UNESCO conflit d’intérêt etc etc etc

    Anonyme
    29 décembre 2021 - 10 h 31 min

    J ai plus de 70 ans et je n ai jamais rencontré de marocains riches en Algérie,c était de humbles ouvriers et paysans qui vivaient très très modestement dans des maisons loués à plusieurs familles et certains squattaient les abris de certaines mosquées….d ailleurs nos parents nous interdisaient d aller jouer à côté d eux et aujourd’hui je comprends pourquoi…..
    Alors pour l indemnisation il faut qu ils aient des preuves de propriétés !!!

    les marocains pour DÉSORIENTER l'opinion publique internationale INVERSE SCIEMMENT LA RÉALITÉ
    29 décembre 2021 - 10 h 21 min

    le maroc adopte la stratégie du menteur vicieux. pour voler quelque chose qui n’est pas à lui, il va crier sur tout les toits qu’il a été volé, qu’il a été spolié, qu’il a été lésé tout en pleurnichant sans grâce et sans dignité au monde entier. pour cela les marocains réglés comme une horloge, et obéissent au doigt et à l’oeil aux ordres du makhzen, vont tous répéter leurs mensonges d’une manière non stop jusqu’à ce qu’ils obtiennent au pire des cas la moitié de ce qu’ils n’ont jamais possédé.
    le problème avec les algériens, c’est qu’ils ne sont informés de rien du tout, ils ne connaissent ni leur histoire ni leurs réalisations passées, ni leurs créations artistiques ni leur passé glorieux. du coup les vicieux marocains saisissent cette opportunité pour induire en erreur et les algériens et le monde entier qui voyant le silence des algériens donne forcément du crédit aux mensonge marocains. voilà pourquoi je ne cesse de répéter QU’IL NE FAUT JAMAIS LAISSER UN MENSONGE MAROCAINS SANS RÉPONSE MÊME MINIME ET IL FAUT REPONDRE PAR ÉCRIT (car les écrits restent) ET PAR TAPAGE MEDITATIQUE POUR MARQUER LES ESPRITS.

    ainsi par les mensonges répétés ont permis au maroc de détourner toute la culture us et coutumes des algériens. ça va du « caftan » et la « blousa oranaise » à la gastronomie (et pâtisserie qui est la vitrine de la gastronomie pour les connaisseurs) en passant par la musique arabo andalouse, dite « musique classique algérienne » par excellence, raï, alaoui -musique et danse- (ils le renomment regada depuis 2006 pour le partager avec nous et inexistante avant cette date au maroc), vicieux ils détourent même la fantasia sousle nom de « tbourida ». là encore le jeu des azoulay marocains est très vicieux. le maroc ne dépose pas « fantasia » proprement parlé officellment à l’unesco mais tbourida pour ne pas attirer les foudres de l’algérie, mais ils utilisent fantasia DANS LA TRADUCTION. LE MAROC A LA « TBOURIDA » OU LEURS CAVALIERS TOMBENT TOUT LE TEMPS DES CHEVAUX EN FAISANT DE SIMPLE GALOP, NOUS A LA FANTASIA LA VRAIE AVEC DE VRAIS GUERRIERS QUI SE METTENT DEBOUT SUR LA SELLE TOUT EN CHARGEANT L’ENNEMI, CE QUE LES MAROCAINS NE PEUVENT JAMAIS COPIER.
    C’est aussi en inversant les rôles que le maroc colonise le sahara occidental et compte obtenir l’autonomie donc voler un pays par ruse et par mensonge. à les entendre, ce sont les sahraouis qui ont colonisé le maroc en 1975 par la marche verte, et que c’est lemarco qui combattait seul l’espagne en 1973, et que c’est l’algérie qui veut le sahara occidental marocain. le maroc ets soutenu par des pays corrompus, pays dictatoriaux et avec un passé criminel. ainsi les pays arabes du golfe commettent le pire péchés en islam en soutenant la colonisation du sahara occidental non seulement ils soutiennent les mensonges CRIMINELS marocains contre tout un peuple qui n’a jamais été marocain ni historiquement ni ethniquement et qui vit sur ses terres depuis le 8ieme siècle, les fameux sanhadjas et d’ailleurs leur terre s’appelait terre de sanhadjas sur les carte géographique du 16ieme siècle, mais aussi un péché puisque ces arabes qui prétendre être musulman veulent contraindre les sanhadjas à se prosterner pour le roi dieu marocain pour défier et insulter allah soubhanou et être ses esclaves d’une manière ou d’une autre. pourquoi on ne tient pas ce discours à l’ONU pour rappeler les faits historiques et mettre les pays qui soutiennent la colonisation marocaine devant le fait accompli et montrer aux peuples de ces pas que leur gouvernants sont corrompus et criminels et engagent leur peuple dans la mauvaise voie, celle du diable?

      Commençons par Réévaluer tous
      31 décembre 2021 - 0 h 15 min

      Nos Représentants a l’Unesco et en particulier ceux en Charge du Patrimoine Immatériel et qui exercent aussi en Algérie… et sont censés suivre les Inscriptions et les Évaluations..
      Il y a manifestement des Gros Trous dans la Raquette.
      Par ailleurs retirer le Mandat su Bureau Regional Afrique du Nord de l’Unesco.
      L’Unesco, Cet Appendice, n’est pas RÉFORMABLE et est Totalement Corrompu et BIAISÉE, on ne peut que limiter ses NUISANCES.
      Donc, L’ALGÉRIE doit Réfléchir a mettre en Place
      ORGANISATION AFRICAINE et des Relais RÉGIONAUX AUTONOMES sur des Principes ÉTHIQUES et de COLLABORATION.
      Avec des Objectifs Clairs et Pragmatiques et Realistes et des Moyens Raisonnables.
      Cels devrait être facilité par le Fait que l’ALGERIE est un de Pays Rédacteur de la dite CONVENTION.
      Voila mon Avis et il y a URGENCE à CORRIGER le TIR !

    Trafalgar
    29 décembre 2021 - 9 h 25 min

    Je me demande pourquoi durant toute cette période (de 1963 à ce jour) tous les présidents qui se sont succédés jusqu’ à aujourd’hui , aucun ne s’est penché sur cette injustice pour réclamer les dus des expropriés.
    L’attentisme et l’esprit de khawa-khawa n’a jamais payé , …
    Et dire qu’il y a encore des algériens , oligarques à souhait ou issus des différents gouvernements, qui y investissent encore.
    Ce pays de la zetla ne m’a jamais inspiré confiance et ce après avoir soupesé tous ses expatriés vers l’Europe à travers leur attitude envers l’algérien, quand bien même, ils se revendiquent de voisins frères, pour se faire accepter parmi la diaspora algérienne , à fortiori durant les années 1970-2010.
    Des caméléons à rejeter quelque soit leur langage voilé d’un peu de respect.

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