Choix pragmatique
Par Ramdane Ahemouth – Sans jouer les pythies, la campagne pour l’élection présidentielle française du 10 avril 2022 sera la pire de toutes encore jamais organisée depuis l’instauration de la Ve République. Celles qui ont précédé avaient été plus ou moins marquées par les affaires en tous genres et par un grand nombre de boules puantes, venant polluer l’atmosphère. C’est l’avis unanime des correspondants des médias étrangers présents en France dès l’automne.
En cause, la surenchère des discours racistes qui dominent les débats. Bien que, sondages après une nuée d’études d’opinion, les Français aient placé le pouvoir d’achat et la santé principaux sujets de leurs préoccupations face auxquelles les présidents successifs étaient restés insensibles.
Après les vœux adressés aux Français par les candidats et le Président – pour l’heure non encore déclaré, à l’occasion des fêtes de fin d’année, il faut s’attendre dès les tout premiers jours de l’an neuf à un démarrage à bride abattue de la campagne, sans retenue et sans mesure : une campagne nauséabonde, d’un niveau au ras des pâquerettes, dominée par une montée fulgurante du variant Omicron et par une harangue nationale-raciste assumée sous des oripeaux patriotiques.
Emmanuel Macron ne pouvait espérer mieux. Lui qui avait minutieusement préparé le contexte dans lequel allait se dérouler l’élection du 10 avril prochain : en venir à parler de tout, surtout des sujets qui clivent, divisent, enfument, pour mieux éclipser et mettre ainsi son bilan à l’abri des critiques des concurrents.
Mais vue sous le regard de l’Union européenne et d’un certain nombre de pays partenaires, occidentaux ou autres, la réélection d’Emmanuel Macron serait, de loin, la plus souhaitable, voire requise. Il faut même y travailler, préconisent d’aucuns.
Car, entre l’extrême droite haineuse, xénophobe, qui a atteint un niveau inédit et préoccupant, et un candidat se disant résolument européen, partisan du multilatéralisme, favorable au dialogue apaisé avec la Russie et la Chine, en capacité de dissiper les malentendus inutiles et les préjugés qui ont dû blesser, entre ces deux options donc, le choix ne doit souffrir aucune ambiguïté, estiment les plus avertis du danger extrémiste.
Les Français, logiquement échaudés par les erreurs du passé, sauront-ils faire le bon choix, au printemps ? Un choix pragmatique, judicieux pour la France et ses intérêts dans le monde et dans l’intérêt de tous, dirons-nous.
M. A.
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