La candidature du Maroc au CPS de l’UA met le royaume face à ses contradictions
Le Maroc désormais membre au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) risque de se retrouver face à ses contradictions, notamment en ce qui concerne le règlement de la question du Sahara Occidental, territoire que le royaume occupe illégalement.
Le Maroc qui, jusqu’à présent, n’a pas accepté de tenir des négociations directes au sujet de la question sahraouie, sans conditions préalables et sans entraves comme décidé par le Sommet du CPS, de mars 2021, se trouve désormais dans «une position inconfortable qui le poussera à montrer ses véritables arrière-pensées».
En effet, l’adhésion au CPS mettra le Maroc au pied du mur et face à ses contradictions : au mieux, il sera amené à préconiser l’exécution des décisions du CPS qu’il refuse d’appliquer et au pire à dévoiler son intention de saper et de détricoter le travail et le fonctionnement du CPS, alors que l’Algérie a tout fait pour les renforcer durant tous ses mandats exercés au sein de cet organe.
Depuis l’opérationnalisation de cette structure importante sur les questions de paix et de sécurité, l’Algérie a assuré 5 mandats avec 14 ans cumulés en tant que membre depuis 2004, et n’a été en dehors du CPS que pendant 3 ans seulement.
L’Algérie dont la candidature au Conseil de sécurité des Nations unies a été endossée par l’UA, la Ligue des Etats arabes et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) suivra de près les activités du CPS en application des principes et décisions des organes délibérants de l’UA pour participer activement aux débats sur les questions d’intérêt.
Il faut signaler que les pays «like minded» tels que l’Ouganda, la Tanzanie, la Namibie, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, qui se retrouvent toujours sur les mêmes positions que l’Algérie, seront à l’intérieur du CPS, constituant ainsi un soutien de taille pour l’Algérie sur les questions importantes que le CPS aura à examiner.
Selon les observateurs de la scène africaine, qui banalisent la désignation du Maroc au sein du CPS, ce pays se retrouvera forcément isolé face à la neutralité de certains membres et surtout face à l’engagement militant de plusieurs autres membres, notamment sur la question du Sahara Occidental.
La candidature du Maroc en vue de siéger au CPS pendant trois ans, en même temps que celle de la Tunisie, pour une période de deux ans interviennent dans le cadre du renouvellement ordinaire et régulier de la composition du Conseil de paix. Ces deux pays devront remplacer l’Egypte et l’Algérie pour la région Afrique du Nord.
La plupart des cinq régions africaines ont présenté le même nombre de candidats que celui des sièges à pourvoir, et c’est le cas justement de la région Nord où la désignation des deux membres en question s’est faite de manière mécanique, encore que la Tunisie a obtenu 46 voix loin des 36 voix recueillies par le Maroc qui aura été ainsi pénalisé par le plus grand nombre d’abstentions (12 voix).
R. I.
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