Un magistrat israélien juge inacceptable l’impunité dont jouit l’entité sioniste
Par Mohamed K. – «L’essentiel du débat dans la communauté internationale se passe comme si le comportement d’Israël dans les territoires occupés pouvait être distingué de la démocratie libérale qui existe de l’autre côté de la Ligne Verte. C’est une erreur», a affirmé l’ancien procureur général d’Israël et un ancien juge de la Cour suprême, Michael Benyair. «On ne peut tout simplement pas être une démocratie libérale en pratiquant l’apartheid sur un autre peuple. Il y a une contradiction dans les termes parce que l’ensemble de la société d’Israël est complice de cette réalité injuste», a-t-il souligné.
«C’est le cabinet ministériel d’Israël pour les colonies qui approuve chaque colonie illégale dans les territoires occupés. C’était moi, dans mon rôle de procureur général, qui approuvais l’expropriation de terres privées palestiniennes pour la construction d’infrastructures telles que des routes qui ont ancré l’expansion des colonies», a expliqué l’ancien magistrat. Et d’ajouter : «Ce sont les tribunaux israéliens qui font respecter des lois destinées à chasser des Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem-Est et de leurs terres en Cisjordanie. Les services de soins opèrent par-dessus la Ligne Verte. Et les citoyens israéliens paient finalement des impôts qui financent la pérennisation du contrôle et de la domination du gouvernement sur ces territoires.»
«Entre le Jourdain et la Méditerranée, c’est Israël qui prive en permanence des millions de Palestiniens de leurs droits civils et politiques. C’est l’apartheid israélien», s’est indigné Michael Benyair dans une tribune parue dans les colonnes de The Journal, en estimant qu’«il y a deux solutions démocratiques possibles qui peuvent transformer [le] statu quo. La première est de garantir à chaque personne vivant sous contrôle israélien la pleine citoyenneté et l’égalité. Malheureusement, ce scénario conduirait à la perte de la majorité juive et à la balkanisation de la totalité du territoire, augmentant par-là la probabilité que le conflit soit inextricable. La seconde solution possible serait qu’Israël se retire des territoires occupés et établisse un Etat de Palestine aux côtés d’Israël». «Cela, a-t-il fait remarquer, assurerait non seulement une juste répartition de la terre entre le peuple palestinien autochtone et le peuple juif qui a été persécuté pendant des milliers d’années. Cela garantirait aussi, à la fois une solution durable au conflit israélo-palestinien et la fin de l’apartheid.»
«Le statu quo sur le terrain est une abomination morale», a regretté le magistrat à la retraite, pour lequel «le retard de la communauté internationale à prendre des mesures significatives pour tenir Israël responsable du régime d’apartheid qu’il perpétue est inacceptable».
M. K.
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