Casablanca, Rabat, Marrakech, Oujda : manifestations dans une quarantaine de villes
Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche, dans une quarantaine de villes au Maroc pour protester contre la hausse vertigineuse des prix et pour exiger plus de liberté, tout en affichant leur détermination à poursuivre la lutte «jusqu’à la fin de la corruption et de la tyrannie» à l’origine de la pauvreté et de l’oppression, rapporte l’APS.
Répondant à l’appel du Front social marocain, les manifestants ont investi les rues de plusieurs villes, telles que Casablanca, Rabat, Marrakech et Oujda. Ils ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans dénonçant la flambée des prix et accusant l’Etat de «réprimer les pauvres et de protéger les voleurs». La libération des détenus politiques figurait également parmi les revendications des manifestants.
Dans la capitale, Rabat, la place faisant face au siège du Parlement, sur l’avenue Mohammed-V, les manifestants ont organisé un sit-in au cours duquel ils ont scandé des slogans dénonçant la hausse des prix des matières premières, des légumes et du carburant, ainsi que des slogans appelant à l’instauration de la justice sociale, la liberté et «l’égalité réelle».
Les manifestants ont également dénoncé la confirmation par la Cour de Casablanca des deux peines de prison contre les journalistes Omar Radi et Imad Stitou, la répression par les forces de sécurité des derniers sit-in des enseignants contractuels ainsi que la normalisation par le Maroc de ses relations avec l’entité sioniste.
Cité par des médias locaux, le coordinateur de la Coalition marocaine des instances des droits de l’Homme, Abdelilah Ben Abdeslam a mis en garde contre l’envolée des prix et ses répercussions sur les citoyens.
«L’Etat doit être conscient que ces augmentations ne font qu’aggraver les tensions et qu’il doit revoir sa politique, qui ne tient pas compte des conditions économiques et sociales des différentes franges de la société qui sont les principales victimes de cette flambée des prix», a-t-il prévenu.
Pour sa part, l’avocat Tayeb Madmad, membre du Front social marocain, a déclaré que les manifestations organisées dans le pays «expriment notre colère (…) C’est une colère qui se renforce parmi les classes populaires».
«Le Front social marocain et toutes les forces vives du pays continueront à lutter jusqu’à ce que la corruption et la tyrannie soient vaincues, car (elles représentent) la véritable cause de la flambée des prix, de l’oppression sociale, de la pauvreté et de l’appauvrissement que connaissent les milieux populaires», a-t-il assuré.
La hausse des prix des matières premières et du carburant que connaît le royaume depuis plusieurs jours a grandement impacté les Marocains, en général, et les catégories les plus démunies, en particulier. Selon les observateurs, les disparités sociales aggravées par la pandémie de Covid-19 figurent parmi les plus grands problèmes auxquels est confronté le Maroc.
R. I.
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