L’obscurantiste Hamadache décrète qu’il est péché de prier pour Shirin Abu Aqla
Par Abdelkader S. – Le résidu toxique du non moins nocif FIS Abdelfattah Hamadache a décrété qu’il était haram (péché) d’avoir une pieuse pensée pour la journaliste palestinienne, Shirin Abu Aqla, tombée hier [mercredi] sous les balles assassines de l’armée israélienne. Un crime que le salafiste ne condamne pas, par ailleurs. Celui qui s’autoproclame prédicateur estime que la défunte ne mérite pas le titre de martyr car elle n’est pas musulmane mais nasrâni’ya (chrétienne). L’intégriste ignorant appuie sa fatwa par un mensonge en alléguant que le christianisme n’est pas une religion de tawhid (monothéiste).
En 2013, ce chef d’un obscur parti islamiste qui n’a jamais été agréé se faisait interviewer par Al-Jazeera, cette même chaîne pour laquelle travaillait la victime palestinienne à laquelle il dénie le droit à une prière. Dans cet entretien, dont Algeriepatriotique s’était fait écho, il ne cachait pas son rêve d’établir en Algérie un Etat théocratique avec, à sa tête, évidemment, un président salafiste qui ne serait personne d’autre que lui-même. Son programme ne se distingue pas de ceux des autres partis islamistes, y compris sur la question du contrôle des comportements des Algériens dont il promettait de veiller à la conformité par rapport aux préceptes de la religion, telle qu’il la conçoit. Il prévoyait de s’appuyer sur une «police islamique» qu’il rêvait de créer en priorité pour «veiller à la bonne conduite des gens et remettre sur le droit chemin ceux qui s’en écartent» (sic).
Une année plus tard, une pétition sera lancée pour appeler la justice algérienne à juger ce pseudo-imam qui exigeait la condamnation à mort d’un journaliste. Sous le titre «Poursuivre en justice Abdelfattah Hamadache pour incitation au meurtre», cette pétition avait été signée par une centaine de personnes, de divers horizons, qui assuraient ne pas être étonnés par de telles dérives d’«aventuriers pseudo-religieux qui distillent la haine comme cela s’est passé à Ghardaïa et ailleurs». Rappelant le «climat d’intolérance» qui régnait dans le pays avec le retour en force des extrémistes religieux, les initiateurs de la pétition avaient appelé «les ministres de la Justice et de l’Intérieur à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l’Algérie face au GIA».
Huit ans plus tard, le réactionnaire refait surface avec la même haine et le même fanatisme.
A. S.
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