Les Espagnols exigent de connaître ce que le Makhzen sait sur Pedro Sanchez
Par Kamel M. – Les Espagnols n’en reviennent toujours pas de la décision du président du gouvernement socialiste de provoquer une crise avec l’Algérie. Désormais, ils exigent de connaître les éléments d’information que les services secrets marocains ont puisés dans son téléphone via le logiciel espion israélien Pegasus. «Laissez le peuple espagnol connaître quels renseignements ont été volés du téléphone portable du Premier ministre !» exigent des internautes de plus en plus nombreux à dénoncer le changement de cap dangereux pour l’Espagne que Pedro Sanchez a décidé de prendre de façon aussi brusque qu’unilatérale. «Nous méritons de connaître la vérité», insistent-ils.
Dans le même temps, une vaste campagne qui dépasse les frontières de l’Espagne a été lancée pour exiger la démission de Pedro Sanchez. «Arrête d’humilier l’Espagne ! Dégage !» s’indignent les initiateurs d’une pétition mise en ligne et dont l’écho est parvenu jusqu’aux Espagnols établis en Amérique latine nombreux à l’avoir signée. «Il faut plutôt appeler à arrêter le pillage de l’Espagne, je pense. Ce n’est pas de l’idéologie, c’est juste du business», confie un opposant à la démarche du gouvernement.
«Une décision souveraine au nom de qui ? Une décision despotique en dehors du Parlement et de la grande majorité de la société. C’est le modèle de démocratie que tu veux importer du Maroc !» s’insurge-t-on sur les réseaux sociaux. D’autres voix accusent Pedro Sanchez d’avoir touché des pots-de-vin du Makhzen : «Le Maroc a payé cet homme pour dire des mensonges au cas où vous ne le sauriez pas. Cet homme a vendu son âme au diable. Demandez-lui pour qui il travaille et vous n’aurez jamais de réponse. Il déteste tout ce qui est catalan et le Sahara Occidental», dénonce un internaute en colère.
Médias espagnols et européens sont unanimes à affirmer que Pedro Sanchez s’est fait hara-kiri en s’aventurant sur le terrain fangeux de la collusion avec le régime de Rabat. A l’intérieur du pays, des membres de son propre gouvernement avouent ne pas adhérer à la politique du chef de l’Exécutif, tandis que le Parlement bout et ne compte pas laisser ce dernier détruire une relation amicale historique avec l’Algérie, qui a toujours respecté ses engagements et n’a jamais, depuis l’Indépendance, entrepris une quelconque action hostile envers son voisin du nord. «A ma connaissance, le lâcher de migrants clandestins marocains qui ont envahi Ceuta et Melilla, c’est le Maroc qui en est l’auteur pour exercer un vil chantage sur l’Espagne», s’emporte une source espagnole qui ne cache pas son dégoût face à la soumission du gouvernement de son pays à Mohammed VI et à ses services secrets.
«L’Espagne et l’Algérie aiguisent leurs armes pour mener une bataille juridique qui prolongera une crise qui pourrait s’aggraver si la plus grande puissance économique du Maghreb coupait l’approvisionnement en gaz», met en garde El-Confidencial, selon lequel «plusieurs indices suggèrent que, si le gouvernement espagnol ne rectifie pas son alignement avec le Maroc dans le conflit du Sahara Occidental dans les prochaines semaines, les autorités algériennes finiront également par fermer le gazoduc Medgaz – le seul qui fonctionne encore entre les deux pays – et cessera de fournir du gaz à l’Espagne».
A bon entendeur.
K. M.
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