Le touriste Espinoza ou les manœuvres du régime de Rabat en Amérique latine
Par Amar B. – La diplomatie du chéquier, outil de prédilection du Makhzen institutionnel, est à l’œuvre en Amérique latine où la société civile, au Chili en particulier, s’est fortement mobilisée ces derniers jours contre la participation de ses représentants à une session plénière du Parlement andin annoncée dans la ville occupée de Laâyoune, le 4 juillet prochain.
Contestant le choix malavisé du directoire de cet organe consultatif composé d’élus représentant les Parlements du Chili, du Pérou, de la Colombie, de la Bolivie et de l’Equateur, de tenir pour la première fois ses travaux en dehors de son aire géographique naturelle – l’Amérique latine –, les représentants du monde associatif chilien ont particulièrement mis en cause l’activisme suspect du sénateur Fidel Espinoza Sandoval du parti socialiste chilien, président en exercice du Parlandino, dénonçant son parti pris flagrant pour les thèses marocaines sur la question du Sahara Occidental, en porte-à-faux avec la position équilibrée et respectueuse de la légalité internationale adoptée par l’Etat chilien.
Les critiques du sieur Espinoza pointent le fait que, de connivence avec le Maroc, le sénateur cherche à se racheter auprès de ses sponsors après avoir échoué à deux reprises, en mai et juin, à faire passer discrètement au Parlandino une motion de soutien à la proposition marocaine d’autonomie au Sahara Occidental, grâce à la vigilance et à la mobilisation des amis de la République sahraouie.
La programmation d’une visite de nature touristique au Maroc, qui plus est entièrement prise en charge par le contribuable marocain, et ce inclus une escale festive à Laâyoune, sert ainsi les sombres desseins du Makhzen qui cherche par là même à compromettre les membres du Parlement chilien en les entraînant dans une entreprise de légitimation et de reconnaissance tacite de la prétendue souveraineté marocaine sur cette ville occupée et sur l’ensemble du territoire non autonome du Sahara Occidental.
A. B.
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