L’ex-ministre espagnol de la Défense : «La parole de Sanchez ne vaut rien !»
Par Nabil D. – L’ancien ministre espagnol de la Défense a estimé que le président du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, devra rendre des comptes «tôt ou tard» sur son revirement dans le dossier sahraoui et, plus précisément, sur les tractations secrètes qui y ont conduit. Pour Federico Trillo, Pedro Sanchez a «renoncé aux principes et résolutions des Nations unies et à la responsabilité de l’Espagne en tant que puissance administrante». «De plus, a-t-il ajouté au journal El-Debate, le Conseil des ministres a été éludé, le Parlement a été contourné, lequel a voté contre cette position.» Et de s’interroger : «En échange de quoi [Sanchez a-t-il effectué cette virevolte] ?»
«La parole de Pedro Sanchez ne vaut rien !» a asséné l’ancien ministre, en rappelant que dans les relations internationales, les engagements entre deux Etats «sont formalisés par écrit et ratifiés de façon solennelle». Dans l’affaire du Sahara Occidental, Pedro Sanchez note que l’opinion publique espagnole n’a pas été informée, en estimant ne pas être convaincu par ce que ce dernier «aura à exposer».
Interrogé sur l’instrumentalisation de l’immigration clandestine par le régime de Rabat qui s’en sert comme «moyen de pression», l’ancien ministre de la Défense a répondu qu’«il y a eu trois chapitres malheureux dans cette histoire sans fin : celui d’il y a un an à Ceuta, qui a été provoqué et dirigé par le Maroc, comme celui d’il y a quelques mois, et le récent et malheureux incident avec son lot de victimes». «Dans ce dernier cas, a-t-il poursuivi, il semble que le Maroc ait commis un crime contre l’humanité.» «Il faut rappeler que ces immigrés subsahariens étaient au Maroc parce que, au préalable, ils n’avaient pas consenti à ce qu’ils traversent leur territoire, ils y étaient et donc ils ont servi de chair à canon», a-t-il précisé, en qualifiant cet acte d’«absolument inacceptable».
L’ancien ministre espagnol rejoint ainsi une majorité de députés qui ont rejeté l’attitude du gouvernement lors d’un vote où une large majorité s’est positionnée contre Pedro Sanchez, l’affaiblissant et l’isolant davantage, dans un contexte marqué par un recul de popularité et un retrait de confiance dont sont l’objet plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement européens, à l’instar du Premier ministre britannique, Boris Johnson, lâché et poussé vers la porte de sortie par son propre parti et du président français, Emmanuel Macron, sans majorité à l’Assemblée et dont la Première ministre a échappé de justesse à une motion de censure.
N. D.
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