Abdelaziz Rahabi : «Mohamed VI cherche à accréditer le sentiment d’un Maroc victime»
Par Kahina Bencheikh El Hocine – Avec le titre «La déclaration du roi Mohammed VI sur l’Algérie ne peut représenter un événement diplomatique ni ouvrir des perspectives», l’ancien ambassadeur de l’Algérie en Espagne a commenté, sur sa page FaceBook, le discours du roi du Maroc à l’occasion de la fête du Trône, qui, a-t-il noté, «rend l’Algérie, encore une fois, responsable de l’échec de la construction maghrébine, du mauvais état des relations bilatérales». Pour Rahabi, «Mohamed VI cherche à accréditer le sentiment d’un Maroc victime mais disposé au dialogue.»
Dans la réalité, il n’en est rien, ajoute le diplomate, bien au contraire. «Le Maroc officiel anime une opération de diabolisation de l’Algérie en la présentant comme un allié des puissances et groupes anti-occidentaux et sa diplomatie comme hostile aux intérêts américains et européens dont il serait le meilleur défenseur», fait savoir Abdelaziz Rahabi en énumérant les campagnes hostiles menées par le voisin de l’Ouest contre l’Algérie.
«Il a mené une campagne contre la position de l’Algérie sur la guerre en Ukraine et s’active aujourd’hui à impliquer l’Algérie dans les tensions entre l’Iran, les pays du Golfe et Israël dans lesquelles notre pays ne porte aucune responsabilité, de quelque nature que ce soit.»
Rahabi ne s’arrête pas là. selon lui, «notre voisin poursuit une stratégie franchement hostile à l’Algérie en cherchant à déprécier et à falsifier notre longue et riche histoire, à s’attaquer notamment, dans ses réseaux sociaux, à l’institution présidentielle qu’il désigne librement, par ailleurs, comme l’interlocuteur privilégié et à mener une guerre systématique contre l’armée algérienne et son commandement».
A ce titre, a-t-il indiqué, «ce discours ne peut représenter un événement diplomatique, ni ouvrir des perspectives pour des relations de bon voisinage», considérant que les conditions qui ont prévalu à leur rupture «sont encore présentes et n’ont pas été évoquées par le roi marocain», affirmant que la tradition et les usages internationaux «recommandent que la bonne volonté ou une offre de dialogue soient précédés de mesures conséquentes, qualitatives et à la hauteur de l’objectif déclaré».
K. B.-H.
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