Un tweet du recteur de la Mosquée de Paris déclenche un tollé en France
Par Houari A. – Qu’a-t-il pris au recteur de la Grande Mosquée de Paris de se fendre d’un tweet d’une violence inouïe contre les «mécréants» au moment même où Salman Rushdie se faisait attaquer au couteau aux Etats-Unis ? Chems-Eddine Hafiz, qui n’est pas connu pour être un grand érudit en théologie, trie-t-il et poste-t-il ses messages lui-même sur les réseaux sociaux ou confie-t-il cette tâche à quelque assistant chargé d’alimenter ses comptes en versets et hadiths, histoire de le faire vêtir de l’habit du religieux qu’il n’est pas ?
Quoi qu’il en soit, le dernier, mis en ligne puis retiré suite à une salve de commentaires incendiaires, a provoqué un tollé général en France au point de faire dire à un internaute que «si c’était quelqu’un d’autre qui avait émis une telle fatwa, Darmanin aurait demandé son expulsion manu militari, mais comme c’est son copain, il fait l’autruche». Les propos violents repris par Hafiz semblent, comme souvent dans ce genre de circonstances, avoir été sortis de leur contexte ou amputés, donnant ainsi de l’islam l’image d’une religion intolérante et extrémiste. «Les croyants se prosterneront alors que les mécréants ne le pourront guère, leur dos restera raide et lorsque l’un d’eux souhaitera se prosterner, sa nuque partira dans le sens inverse comme faisaient les mécréants dans ce monde, contrairement aux croyants.» Tel est le contenu du tweet qui a été retiré en même temps que les nombreuses réactions indignées, mais relayé à large échelle. Trop tard, le coup est parti.
«Tous les Hommes resteront toujours avec la tête raide comme Salman Rushdie. On attend toujours votre post suite à la tentative d’assassinat», réagit une internaute française, tandis qu’un autre trouve ce tweet du recteur de la Grande Mosquée de Paris «hallucinant surtout au lendemain de l’attaque islamiste contre Salman Rushdie». «Et j’aimerais avoir votre définition de mécréant, Monsieur le recteur. Par exemple, moi, en tant qu’athée, je suis un mécréant à vos yeux ?» interroge-t-il. «Salman Rushdie se bat contre la mort après avoir été poignardé […] et voici le seul tweet du recteur de la Grande Mosquée de Paris. Pas un mot sur Salman Rushdie, pas une parole de compassion et un tweet qui peut être lu comme un soutien à l’assassin», tacle un autre encore.
«A Alger, tout le monde a compris que le successeur de Dalil Boubakeur joue sur les deux tableaux, surtout après avoir été décoré de la Légion d’honneur alors même qu’il venait de rentrer d’Algérie où il avait assisté au défilé militaire organisé à l’occasion de la fête d’Indépendance, installé dans la tribune présidentielle, juste derrière le chef de l’Etat», font constater nos sources qui rappellent que «le recteur et son bras droit, Mohamed Louanoughi, ont voulu exploiter l’honneur qui leur avait été fait par le président algérien pour faire accroire à quelque coup d’épaule, alors que le but des autorités algériennes était clairement de signifier aux Français et aux Marocains que la Grande Mosquée de Paris appartient à l’Algérie». «Avec sa dernière gaffe, trop flagrante pour être masquée, Hafiz a perdu la confiance et peut-être bientôt le soutien de ses mentors français», prédisent nos sources.
H. A.
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