Emmanuel Macron hait le «colportage» sur Internet sauf quand il cible l’Algérie
Par Abdelkader S. – Emmanuel Macron n’a pas dérogé au fâcheux principe des deux poids et deux mesures. Il a très sévèrement critiqué le mauvais usage qui est fait des réseaux sociaux, dénonçant dans les termes les plus fermes les «colporteurs» et les «falsificateurs» sur la Toile. Il ne parle évidemment pas du quarteron d’agitateurs et néanmoins agents du Makhzen, de la DGSE et du Mossad payés pour tenter de déstabiliser l’Algérie à partir de Paris et que les autorités françaises refusent d’extrader sous moult prétextes, mais de ceux qui n’adhèrent pas à son choix de soutenir l’Ukraine contre la Russie dans la guerre qui s’y déroule.
«Avec les réseaux sociaux, notre époque a donné aux colporteurs et aux falsificateurs les moyens les plus rapides pour mettre le feu à la plaine mondiale», s’est plaint le président français, dans un entretien au Point, en empruntant à un écrivain l’expression «la rage et l’algorithme». Une «rage» qui ne le dérange pas outre-mesure lorsque celle-ci porte atteinte à la sécurité du pays qu’il vient de visiter en y distribuant des éloges enthousiastes et dont sa Première ministre, Elisabeth Borne, s’apprête à fouler le sol pour y signer quelques contrats. «Il existe, dans les paramètres des grandes plateformes, un avantage comparatif aux émotions les plus efficaces et les plus riches en interactions, qui sont souvent l’indignation et la fureur», a-t-il surenchéri, ne cachant pas sa colère face à ce déferlement de mutilation, d’altération, de tripotage et de dénaturation de la vérité vue sous sa lucarne propre.
Macron regrette que, «face à cela, la pensée analytique, plus lente à se déployer, doit courir avec des semelles de plomb pour rattraper un tweet, une vidéo, un appel à la haine», en faisant part de sa volonté de «réguler les plateformes» de sorte que leur soit endossée «la responsabilité des contenus qu’elles propagent et diffusent» car ces derniers «peuvent tuer des réputations, propager des fausses nouvelles, pousser des gens au suicide» à travers les «pires abjections» que les «gens» qui s’adonnent à ces pratiques juteuses «s’autorisent».
On ne sait pas si le président français a tenu le même langage face à ses interlocuteurs algériens lors de la réunion qu’il avait eue avec son homologue Abdelmadjid Tebboune, en présence des responsables des services de sécurité des deux pays. Ce qu’on sait, par contre, c’est que les démoralisateurs algériens qui activent chez lui sous haute protection politique, judiciaire et sécuritaire, ont repris leurs «colportages» et leurs «falsifications» avec la même «rage» dès sa descente d’avion au Bourget, de retour de son interlude algérois.
A. S.
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