La réponse pas claire du tout d’Adidas aux Marocains sur le maillot des Verts
Par Kamel M. – Le communiqué de l’équipementier de la sélection nationale algérienne de football, interprété par l’agence de presse gouvernementale française AFP comme étant un «conflit enterré» entre le Maroc et Adidas, ne fait qu’ajouter à la confusion en réalité. Les médias français enfoncent même le clou, en persistant à attribuer le zellige au patrimoine culturel marocain. Dans sa réponse rendue publique ce vendredi après, semble-t-il, de longues négociations – parce qu’il y en a eu malgré les preuves irréfutables de l’appartenance de cet art à l’ensemble du Maghreb et du Moyen-Orient –, Adidas indique que «suite à des discussions constructives [avec] le ministère marocain de la Culture, nous pouvons confirmer une résolution positive du récent problème des maillots de football».
Sur quoi les deux parties se sont-elles mises d’accord ? Le communiqué de l’équipementier sportif ne donne aucune explication, laissant aux médias français le soin de répondre à cette question, en répétant à l’envi qu’il s’agit d’un litige relatif à «une céramique caractéristique de l’art décoratif traditionnel marocain». La direction d’Adidas, elle, brosse dans le sens du poil : «Le design s’est inspiré du motif des mosaïques zelliges et n’a à aucun moment été destiné à offenser qui que ce soit.» Cela s’apparente bien à de plates excuses que les Allemands ont présentées à la partie marocaine, sans que l’on sache ce que le fournisseur du maillot pré-match des Verts compte faire après cette «entente».
Certains de nos confrères en Algérie ont compris que la réponse d’Adidas était une fin de non-recevoir affligée au ministère marocain de la Culture. Mais rien de cela n’apparaît dans le communiqué de la firme allemande fondée en 1949. Si bien, d’ailleurs, que l’avocat de la partie marocaine s’est félicité du communiqué émis par le «mastodonte allemand de l’équipement sportif», tout en estimant, toujours selon l’AFP, que «l’affaire aura mis en exergue l’importance de défendre notre patrimoine culturel et le savoir-faire ancestral de l’artisanat marocain».
L’affaire Adidas n’est pas réglée et sa réaction ambiguë risque de lui faire perdre le marché algérien, des sources proches du dossier évoquant carrément une fort probable résiliation du contrat par la Fédération algérienne de football (FAF) qui ne serait pas satisfaite des prestations du partenaire allemand.
Feuilleton à suivre.
K. M.
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