La misère, ce revers de la médaille
Une contribution de Saadeddine Kouidri – Leurs guerres collées au terrorisme sanguinaire, des Etats occidentaux, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, Israël contre la Palestine, le Liban, la Somalie, l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen le Mali, etc., n’ont pas été dénoncés par certains pays arabes qui, aujourd’hui, sont d’accord pour s’unir et booster la Palestine à l’ONU et dans le monde est une raison pour s’en féliciter et non pour s’en plaindre.
Dans les années 1960, la communiste Angela Davis, la plus connue du Parti communiste états-unien (CPUSA), était inscrite sur la liste de recherche du FBI parmi les dix criminels les plus dangereux des Etats-Unis. Soixante ans après, le président Trump appelle les milices privées, appuyées par la propagande des médias républicains, à assaillir le Capitole le 6 janvier 2021 pour empêcher la passation du pouvoir à Joe Biden au moment de la certification de l’élection par le Congrès.
Le processus raciste de la lutte contre l’émancipation du peuple noir, a comme résultat cette prétention du terrorisme, sous couvert de milices, à s’accaparer du pouvoir de la première puissance du monde. De même que la colonisation de peuplement de la Palestine par Israël a mené à l’instauration d’une théocratie juive depuis la loi votée en 2018 qui discrimine officiellement les Arabes d’Israël.
Dans le monde arabe, la plus prestigieuse des Révolutions, après celle du Prophète, est menée à mal crescendo, après l’indépendance de l’Algérie par des dirigeants qui s’occupaient plus de la chasse aux communistes et aux patriotes qu’aux réactionnaires. Trente ans après, cette pratique mène les libéraux et les islamistes au pouvoir, alors que premier coordinateur de la Révolution, Mohamed Boudiaf, avertissait dans son livre Où va l’Algérie ? des conséquences d’une telle orientation.
Comme pour pallier un éventuel Hirak, le pouvoir institutionnalise la société civile. Nous savons qu’aucune institution n’avait le pouvoir de stopper le 5e mandat légalement. On peut affirmer, dans ce cas, que qualifier le Hirak de béni relève du déni de nos dernières expériences nationales ou d’un mauvais calcul qui laisse entrevoir, forcément, une autre dérive. La politique n’est visible qu’à la lumière de ce qui se construit. La conscience de tout être vivant est immanente à son corps et la morale d’un Etat démocratique doit répondre aux exigences de la vie du citoyen dans un milieu adéquat à son développement.
Le Français qui écoute l’Algérien souhaiter «Allah yestor, Allah yestor» (que Dieu nous préserve, que Dieu nous préserve) croit entendre l’avertissement suivant : «Ça se tord, ça se tord.»
En Egypte, à Charm El-Cheikh, 200 délégations gouvernementales participent à la COP27 et 200 grandes entreprises privées les interpellent. Sachant que ce qui a été décidé à la COP26 a été remis en cause puisque certains ont rouvert les mines de charbon à cause des restrictions économiques que mène l’Occident à la Russie, qui prouve que même les décisions appliquées sont réversibles et que les délégations qui siègent n’ont pas la force nécessaire à minimiser la pollution, car le rapport de force n’est toujours pas en faveur du bon climat. En sus, le 16 novembre, on apprend que «les multinationales énergétiques, Total Energies en tête, veulent investir dans de nouveaux projets fossiles qui pourraient, entre 2022 et 2025, rejeter l’équivalent des émissions de près de 500 centrales à charbon».
Le problème de la pollution concerne tout le monde, sauf les pollueurs. Vous pensez bien que, de nos jours, s’il y a une concertation à ce sujet, ces derniers sont les premiers à occuper les premiers rangs. La preuve est que 636 lobbyistes des industries fossiles sont présents à la COP27 beaucoup plus qu’à Glasgow au COP26.
Quand le monde est en danger, le problème touche la majorité des populations et la solution ne peut être qu’entre leurs mains. Facile à dire, difficile à faire. Non, plus de nos jours car l’enjeu est vital. La mobilisation des peuples autour de comment sauver la planète des prédateurs est aujourd’hui à portée de mains munies de smartphones. Des milliers de collectifs s’y attellent, il faut juste que l’ONU, par exemple, le veuille et ne se suffit plus de le souhaiter. On ne doit plus espérer, à l’exemple du journal The Gardian et les trente médias de vingt pays différents qui lancent un appel commun à l’occasion de la COP27 avec la sommation «Nous n’avons plus le temps d’attendre» car il ne s’agit pas d’attendre mais de vouloir vivre dignement en livrant la bataille de la survie qui commence par faire honte aux pollueurs, tout en mobilisant toujours plus de citoyens à boycotter leurs produits. Nous sommes plus de 8 milliards alors qu’ils ne sont que des milliers.
Il faut rappeler que l’espoir vient de la culture de l’idéologie dominante qui a comme base à la fois l’ignorance des réalités et la culture de l’ignorance des réalités par la publicité que diffusent les influenceurs dominants. Leur mensonge est puissant car il prend sa source, comme on l’a déjà dit, à l’ère des Pharaons quand les prêtres faisaient croire aux Egyptiens que les périodes de crue et de décrue du Nil leur était communiquées par une force transcendante et non par l’astronomie qu’ils maîtrisaient à force d’observation et de calcul. Certains disent que seuls les prêtres auraient conservé le secret du sens premier des pictogrammes de ce savoir, qui les a préservés de la superstition idolâtrique infusée dans le peuple. Selon d’autres, ils en seraient venus à partager eux-mêmes les convictions idolâtriques qu’ils avaient contribué à faire naître. Les intoxiqueurs intoxiqués pour ainsi dire.
C’est le cas des dirigeants occidentaux. Joe Biden, à Charm El-Cheikh, annonce qu’il a bouché des trous de puits de pétrole en fin d’exploitation pour prouver qu’il contribue à la dépollution, lui le plus grand pollueur de la planète dont le pays n’a jamais respecté les engagements pris précédemment.
S. K.
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