Saâd-Eddine El-Othmani au sujet de la normalisation : «C’est pas moi, c’est lui»
Par Kamel M. – Futé l’ancien Premier ministre islamiste marocain. Acculé par un journaliste de la chaîne de télévision Al-Araby sur la normalisation avec l’entité sioniste, le chef de file du Parti pour la justice et le développement (PJD), appendice marocain de l’AKP turc de Recep Tayyip Erdogan, s’est défaussé sur son roi, en affirmant que le gouvernement, au Maroc, n’est qu’une infime partie d’un tout et qu’il n’a apposé sa signature sur les Accords d’Abraham en tant que chef de l’Exécutif et non pas en tant que président du parti au pouvoir dont il était pourtant le représentant.
Belle dérobade d’El-Othmani qui s’est défendu en alléguant que le PJD, bien que ses ténors aient critiqué la normalisation ouvertement, est toujours aux premiers rangs dans les manifestations de soutien à la Palestine. Interrogé sur le refus d’Israël de reconnaître la marocanité du Sahara Occidental, il esquivera la question et répondra que les Etats-Unis l’ont fait et que cette reconnaissance par Washington a eu de nombreux effets positifs pour le Maroc, au premier rang desquels la possibilité pour les investisseurs américains, depuis la décision de Donald Trump d’accorder ce caprice au régime de Tel-Aviv, de fructifier leurs affaires dans les territoires sahraouis occupés, ce que les Marocains appellent les «territoires sud du royaume». Un blanc-seing donc pour le pillage des richesses souterraines et halieutiques sahraouies, avoue, sans rougir, le responsable politique islamiste marocain.
Sur les relations avec l’Algérie, Saâd-Eddine El-Othmani s’est enorgueilli de ce que son pays n’encourage pas les desseins séparatistes ailleurs, contrairement à ce que fait le voisin de l’Est. L’ancien Premier ministre, éjecté lui et sa formation politique du pouvoir d’une façon humiliante, a pris pour exemple l’attitude de Rabat vis-à-vis de la Catalogne, en expliquant que le Makhzen ne soutient pas les indépendantistes mais a omis de rappeler que son représentant à l’ONU, Omar Hilale, ne rate pas une occasion pour crier son soutien maladif au MAK de Ferhat Mehenni dont il se fait le porte-voix à New York.
Les propos mesquins de Saâd-Eddine El-Othmani confirment, en tout cas, la mauvaise foi du régime marocain, palais, pouvoir et opposition, et l’unicité de leur discours hypocrite et hostile à l’Algérie mais également à la Tunisie depuis l’accueil officiel que le président Kaïs Saïed a réservé, dans le strict cadre du protocole, à son homologue sahraoui, Brahim Ghali. Comme ils démontrent l’impossibilité d’arriver à une entente cordiale entre les deux pays à la politique étrangère diamétralement opposée, le Makhzen privilégiant la fourberie et la traitrise et l’Algérie demeurant attachée à ses principes immuables : soutien aux causes justes et refus de tout rapport avec Israël tant que ce dernier n’aura pas libéré les territoires arabes qu’il occupe illégalement et ne cesse pas sa politique raciste et répressive à l’encontre du peuple palestinien.
K. M.
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