Le général Chengriha : «L’extrémisme ne peut être attribué à une religion, une société ou une idéologie quelconque»
Le général d’Armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a présidé samedi au Cercle national de l’Armée à Béni Messous (Alger), l’ouverture des travaux d’un colloque international sur «La géopolitique de l’extrémisme : origines, menaces, défis et mécanismes de lutte», rapporte l’APS selon un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Ce colloque de deux jours est organisé par l’Institut des hautes études de sécurité nationale sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale.
Le général d’Armée Chengriha a présidé l’ouverture de ce colloque international en présence de membres du gouvernement et de conseillers du président de la République, du doyen de la Mosquée d’Alger, du président de l’Observatoire national de la société civile, du directeur général de l’Institut national d’études de stratégie globale, du secrétaire général du ministère de la Défense nationale, des commandants des Forces et de la Gendarmerie nationale, du commandant de la 1re Région militaire, des chefs de départements et des directeurs et chefs de services centraux du ministère de la Défense nationale et de l’état-major de l’ANP, ainsi que des professeurs et experts algériens et étrangers.
A l’entame, le général d’Armée Chengriha a prononcé une allocution dans laquelle il a exprimé «ses remerciements et gratitude au président de la République d’avoir rehaussé de son haut patronage ce colloque international avant d’évoquer le phénomène de l’extrémisme», soulignant que ce dernier «ne peut être attribué à une religion, une société ou une idéologie quelconque».
Il a affirmé que «l’extrémisme est un phénomène dont les origines remontent très loin dans l’histoire. Evolutif et complexe, ce dernier prend plusieurs formes d’expression, fondées sur des idéologies variables, dans le temps et l’espace, mais qui ont en commun la fausse croyance de détenir la vérité, l’intolérance, la haine et la violence qui évolue, parfois jusqu’au terrorisme».
«Le phénomène de l’extrémisme ne peut être attribué à une religion, une société ou une idéologie quelconque. De même, la mauvaise mise en œuvre d’idées et de convictions peut évoluer vers des processus qui menacent l’identité, la pensée et même la stabilité des Etats», a-t-il ajouté.
Le général d’Armée a, également, abordé l’expérience algérienne dans le traitement de l’extrémisme à travers la lutte contre le phénomène du terrorisme. Une lutte, a-t-il ajouté, «qui a permis de mettre en échec les stratégies sournoises, qui visaient, aux travers de ce fléau intrus à la société algérienne, l’existence même de l’Etat».
Il a fait mention, dans le même contexte, «de la contribution de la diplomatie algérienne dans la sensibilisation de la communauté internationale quant à la nature criminelle du terrorisme», rappelant que «l’Algérie a souffert, pendant toute une décennie, des affres de ce phénomène intrus, qui a menacé les fondements de l’Etat, le régime républicain en place, la cohésion identitaire de la société et saboté l’économie nationale».
«Avec l’aide d’Allah Le Très-Haut, puis des citoyens qui ont rejeté les agendas extrémistes et défendu leur pays et son régime républicain, l’Algérie a réussi à mettre en échec les stratégies sournoises qui, au moyen du terrorisme, ciblaient l’existence même de l’Etat», a-t-il fait valoir.
«En effet, l’Algérie a vaincu le terrorisme seule, grâce à la mobilisation de ses citoyens, de son Armée nationale populaire et de ses institutions, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience avérée dans la lutte et la prévention contre ce phénomène, aussi bien sur le plan opérationnel que sur celui du développement d’une approche nationale homogène et multidimensionnelle», a-t-il soutenu.
Le général d’Armée a indiqué que «la diplomatie algérienne a contribué à la sensibilisation de la communauté internationale quant à la nature criminelle du terrorisme, à travers un nombre d’accords et d’initiatives entrepris à l’échelle régionale et internationale, ainsi que les résolutions onusiennes, plaidant pour la mutualisation des efforts dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le tarissement de ses sources de financement. Le but de ces initiatives étant d’endiguer la menace terroriste et sa prolifération».
Lors de ce colloque, les professeurs et les experts présents ont animé des conférences sur les origines des phénomènes de l’extrémisme et du terrorisme, de même qu’ils ont présenté une lecture prospective du phénomène et présenté une feuille de route permettant un traitement anticipatif de l’extrémisme.
Ce colloque a, également, constitué une occasion pour exposer des expériences et des approches de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, notamment l’expérience algérienne.
Les interventions ont été ponctuées par les débats des experts et des cadres qui ont enrichi, de par leurs idées, le colloque et ses recommandations, indique le communiqué du MDN.
R. N.
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