La plainte contre Houellebecq retirée : Hafiz s’est-il fait tirer les oreilles ?
Par Abdelkader S. – Coup de bluff ou réprobation du CRIF ? A peine le grand rabbin de France a-t-il proposé son intermédiation pour éviter que l’écrivain excentrique français Michel Houellebecq, symbole par excellence de l’anti-islam, soit traîné devant les tribunaux, que le narcissique recteur de la Grande Mosquée de Paris s’est fendu d’un communiqué – conjugué comme de coutume à la première personne du singulier – pour annoncer le retrait de la plainte qu’il s’apprêtait, s’était-il égosillé, à déposer pour, jurait-il, défendre les musulmans de France qu’il dit représenter. Qu’est-ce qui a justifié ce revirement ? Une promesse qui lui a été faite de reformuler la phrase incriminée de sorte à ne pas heurter la sensibilité des musulmans.
«L’argument est tout, sauf convaincant», s’indigne-t-on dans les milieux islamiques en France et ailleurs. «Les actes ne comptent que par les intentions», rétorque-t-on à Chems-Eddine Hafiz auquel il est reproché son «manque de courage» et son «allégeance au CRIF qui a fait main basse sur la Grande Mosquée de Paris depuis le coup d’Etat scientifique du binôme Hafiz-Louanoughi en janvier 2020», ce dernier ayant été affublé du titre de directeur général de ce lieu de culte au sein duquel il fait office de véritable «patron» depuis qu’il y a mis les pieds dans les années 1990.
L’attitude pusillanime du successeur du Dr Dalil Boubakeur est d’autant plus fustigée que le Conseil français du culte musulman (CFCM), par la voix de son délégué général et néanmoins président de l’observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, a décidé de maintenir sa plainte contre l’écrivain récidiviste, adulé par les médias dominants français. De même, le Marocain Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France (UMF, créée en 2013) s’est également porté partie civile pour défendre l’honneur de la communauté musulmane malmenée dans ce pays où le racisme et la xénophobie atteignent des proportions rarement égalées.
«Tout le monde a vu comment le recteur de la Grande Mosquée de Paris s’est jeté dans les bras des milieux sionistes ou pro-sionistes, allant jusqu’à participer à une rencontre organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France en présence de l’ambassadrice de l’Etat hébreu, une rencontre dont le but principal était de glorifier Israël et son régime», dénonce-t-on à Paris. «Hafiz aurait mieux fait de ne pas faire semblant de s’engager dans une procédure judiciaire avant de tourner casaque car tout le monde savait depuis le début que c’était de l’esbroufe», commente-t-on encore. Des sources proches des institutions musulmanes en France disent, pour leur part, ne pas être étonnées par ce recul «au regard de l’influence qu’exercent plusieurs centres hostiles à l’islam sur le recteur de la Grande Mosquée de Paris plus prompt à manifester sa solidarité active à l’égard d’autres religions que celle qu’il est censé défendre». «D’ailleurs, ajoute-t-on, le lieu de culte qu’il codirige avec le véritable patron de la boîte, Mohamed Louanoughi, s’est transformé peu à peu en club privé, voire en ambassade d’Algérie bis, des rencontres politiques s’y tenant qui n’ont aucun lien avec la vocation première de la mosquée».
Les nombreuses mises en garde contre ce glissement dangereux qui tend à offrir la Grande Mosquée de Paris, financée à coups de millions d’euros par l’Algérie, sur un plateau d’argent au CRIF dont le président s’est permis de prononcer un «prêche» par-devers les imams qu’il a saturés de contre-vérités sur l’islam sans que le recteur qui a mis ces religieux détachés par le ministère algérien des Affaires religieuses dans cette situation humiliante ait pu réagir. «Normal, ses connaissances en théologie flirtent avec le néant», explique-t-on.
A. S.
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