Ces dossiers prioritaires que Meloni discutera la semaine prochaine à Alger
De Rome, Mourad Rouighi – Comme nous l’écrivions il y a quelques jours, ce début d’année verra les premiers pas de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, en politique étrangère et dévoilera ses choix en matière d’alliances et de partenariats privilégiés. Elle qui, durant la campagne électorale, avait fixé trois axes principaux de sa future action internationale : les Etats-Unis, l’Europe et la Méditerranée.
Son choix d’effectuer son premier voyage officiel, en bilatéral, en Algérie est fortement appuyé par le président de la République, Sergio Mattarella, par le monde économique et par les organismes de stratégie italiens.
Une visite de deux jours, les 22 et 23 janvier prochains, qui sera précédée par une mission-éclair du ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, à Tunis, pour, est-il précisé, «apporter un soutien substantiel à ce pays».
De fait, l’Algérie, qui a dépassé en 2022 la Russie en tant que premier fournisseur de gaz naturel à l’Italie, correspond parfaitement à l’identikit ébauché par Giorgia Meloni lors de son discours de politique générale, fin octobre, à la Chambre des députés, à savoir un partenaire solide, permettant de lancer conjointement un plan Marshall en direction de l’Afrique. Un discours répété le 3 décembre lors de la conférence Med Dialogues à Rome, en présence du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra.
Giorgia Meloni pourra se rendre compte à Alger que la question des migrants est plus que marginale dans le bilan des relations bilatérales et que la coopération multiforme et ambitieuse – qui va en s’approfondissant – monopolise toute l’attention et l’intérêt du gouvernement algérien.
En effet, et en prévision de la visite d’Etat que le président Abdelmadjid Tebboune avait effectuée à Rome, en mai dernier, un plan d’action destiné à accompagner ce partenariat avait été dûment préparé par les commissions préparatoires, un programme qui a été lancé à Alger en juillet par son prédécesseur, Mario Draghi.
C’est donc plus pour poursuivre une dynamique en cours et respecter l’échéancier bilatéral algéro-italien que Giorgia Meloni s’apprête à se rendre à Alger et elle y sera accompagnée par nombre de ministres et une importante délégation de chefs d’entreprise, intéressés par la réalisation du programmes dans les domaines qui ont été jugés prioritaires par les deux capitales, avec une attention toute particulière pour l’agroalimentaire, l’innovation technologique, les start-up et la petite et moyenne entreprises.
Et si les dossiers politiques et sécuritaires seront également au cœur de ses entretiens avec les autorités algériennes, notamment pour ce qui a trait à la Libye et au Sahel, l’impression recueillie ici et là à Rome, c’est que tant l’Algérie que l’Italie ont décidé d’aller de l’avant, en se concentrant sur le volet économique, qui constitue la plus haute priorité de l’heure et que, de part et d’autre, prévaut l’intention d’imprégner désormais un rythme plus soutenu à la hauteur des défis de ce partenariat stratégique.
M. R.
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